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Jamal Maâtouk : «Excepté l’utilisation de la ceinture de sécurité, le reste n’a quasiment pas changé»

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ALM : Le nouveau Code de la route est en vigueur depuis un an. On en attendait beaucoup mais malheureusement les dernières statistiques montrent une aggravation de la situation. Finalement on aura fait tout cela pour rien…?
Jamal Maâtouk : Non, pas du tout, je ne pense pas qu’on ait fait tout cela pour rien.Tout simplement, parce que nous avons gagné un Code de la route, un véritable code de la circulation, certes perfectible mais audacieux, et ce à l’instar des pays développés. Et si aujourd’hui, il n’ y a pas eu de changement dans les statistiques, ou exactement une diminution des accidents, des blessés ou des tués, cela veut dire que le texte n’est pas le seul élément qu’il fallait changer, mais plutôt d’autres facteurs sont à changer, ou méritent que l’on travaille dessus par exemple le comportement humain, la culture de l’usager de la route qu’il soit piéton ou conducteur d’un véhicule, voire même un contrôleur.

Malgré toutes les sanctions lourdes prévues dans le code, comment expliquer que cela n’ait pas dissuadé les automobilistes marocains ?
Aujourd’hui, on a des textes qui punissent la corruption, et d’autres vont même protéger les témoins, et pourtant, on est encore à un niveau de corruption élevé. A cette question, j’ai répondu partiellement dans la première, car ce Code de la route était peut-être selon le cas seulement applicable, et non pas appliqué, car culturellement, sauf les premiers jours de son application, où les usagers et les contrôleurs étaient encore impressionnés par la campagne et la propagande dont a fait l’objet le code avant son entrée en vigueur, avaient gardé le même état d’esprit, le même comportement. En effet, l’agent verbalisateur, par exemple dans l’excès de vitesse, garde toujours le pouvoir discrétionnaire de verbaliser ou non l’usager contrevenant, il peut pardonner avec ou sans contrepartie, et l’usager peut négocier, à cet égard, le Code de la route n’a pas eu le moindre impact.

A votre avis, ce sont les usagers qui continuent à ne pas respecter le code, les textes qui ne sont pas bien appliqués ou plutôt le contrôle qui n’est pas encore rigoureux ?
Excepté l’utilisation de la ceinture de sécurité, le reste n’a quasiment pas changé. Aujourd’hui et depuis l’entrée en vigueur du nouveau Code de la route, l’usager de la route respecte de plus en plus et vigoureusement la ceinture de sécurité, et évite l’utilisation du téléphone pendant la conduite. En revanche, l’excès de vitesse, l’état d’ivresse, la surcharge et l’état technique du véhicule n’ont pas, à mon avis, changé, ou du moins n’ont pas sensiblement changé au point d’avoir un impact direct sur le nombre des accidents, des blessés ou des tués. Ainsi d’un côté, certains conducteurs ont continué à conduire en état d’ivresse, puisque les outils proposés par le code pour la mesure ou de détection de l’alcool pendant la conduite ont tardé à venir. De l’autre, le champ du pouvoir discrétionnaire d’intervention de l’agent verbalisateur est resté presque le même, et partant peut décider unilatéralement de verbaliser ou de pardonner. Néanmoins, on peut citer les radars fixes qui ont donné satisfaction comme moyen efficace de réduction de vitesse, combien même, sur le plan administratif et procédural, il reste à faire.

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