Couverture

K) Kadhafi, le dernier chapitre

© D.R

Autoproclamé colonel, guide de la révolution libyenne et roi des rois traditionnels d’Afrique. Pour beaucoup, Mouammar Kadhafi était incompréhensible, excentrique, méprisé et surtout imprévisible. Il a mené le pays d’une main de fer, et sous le signe du vert, pendant près de 42 ans. Personnage puissant mais gênant dans la nouvelle «Carte géostratégique» arabe et africaine. Son heure a fini par sonner, la veille de l’automne. Amoché par l’Otan et lynché par ses ex-sujets, il mourût au combat, l’arme à la main, comme il l’avait promis. Né le 19 juin 1942 dans la tribu des Kdhadfa, à Qasr Abou Hadi (18 km au sud-est de Syrte), il intègre en 1963 l’Académie militaire de Benghazi. Il sera par la suite envoyé au Royaume-Uni pour suivre un entraînement supplémentaire au «Staff College» de Camberley jusqu’à 1969. Le 1er septembre de la même année, Mouammar Kadhafi organise, à 27 ans, le coup d’État contre le roi Idris Ier, suite auquel il abolit la monarchie et son drapeau. Il redéfinit les institutions politiques du pays et crée «la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste». Son rêve: l’unité arabe. Lâché par les pays sollicités, il se tourne vers l’Afrique et commence à plaider pour la création des Etats-Unis d’Afrique. Egalement un échec. Parallèlement, Kadhafi finance et arme les guérillas du monde entier, au nom de la lutte anti-impérialiste. Ronald Reagan le traite alors de «chien enragé du Proche-Orient», et bombarde Tripoli et Benghazi en 1986. La fille adoptive de Mouammar meurt sous les bombes. En 1988, il lui sera imputé les attentats contre la Pan Am à Lockerbie en Ecosse (270 morts), et contre le DC10 d’UTA, qui a fait 170 morts au-dessus du Niger (1989). Le Conseil de sécurité de l’ONU finit par décréter un embargo aérien et militaire contre la Libye en 1992. Seul et déçu, les années 2000 marqueront son retour sur la scène internationale. Il est le premier dirigeant arabe à condamner les attentas du 11 septembre. En 2003, il annonce le démantèlement de ses programmes nucléaires clandestins. Les puissances mondiales se mirent aussitôt à le courtiser. Le 15 février 2011, la protestation libyenne est lancée et la fin est proche. Les affrontements sont violents entre manifestants et forces de sécurité. Le chaos s’installe dans le pays. La partie orientale tombe aux mains des insurgés avec l’aide des mêmes puissances étrangères alliées à Kadhafi. Le Conseil national de transition (CNT) est alors créé à Benghazi. Après une semaine de silence, le 22 février Kadhafi apparaît à la télévision. Drapé d’une tunique marron, le Livre vert à la main, il prononce un discours où il affirme qu’il ne s’enfuira pas et qu’il se battra jusqu’à la dernière goutte de son sang. La guerre médiatique a commencé. Officiellement, l’Otan intervient militairement à partir du samedi 19 mars. Une coalition, menée principalement par Nicolas Sarkozy et David Cameron. Pendant plusieurs mois, le conflit s’enlise, et Kadhafi demeure introuvable, même après la prise de Tripoli (opération Sirène). Le 20 octobre à Syrte, l’Otan bombarde un convoi où se trouvait l’ancien dirigeant libyen. Kadhafi, gravement blessé, est capturé, lynché puis exécuté d’une balle dans la tête. Kadhafi est mort et la nouvelle Libye est née.

Articles similaires

CouverturePolitiqueUne

Interaction avec le parlement : Le gouvernement dresse le bilan

Pas moins de 140 projets de lois déposés, 580 réunions des commissions...

ActualitéCouvertureUne

Le Maroc exclut une catégorie d’avions de sa future commande

Transport aérien. C’est le compte à rebours pour le lancement d’une commande...

CouvertureUne

Les peines alternatives arrivent

Après la Chambre des représentants il y a quelques mois, c’est au...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux