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Karim Ghellab : « Réprimer et éduquer »

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ALM : Comment fonctionne le permis de conduire à points ?
Karim Ghellab : Premièrement, le permis à points est une nouvelle réforme qui s’inscrit dans le cadre du nouveau code de la route qui va remplacer l’ancien code de 1953. Il est toujours en stade de projet. Ce projet a été présenté mardi 22 novembre au Conseil de gouvernement. Il fera l’objet d’un long débat au cours des prochaines réunions du Conseil de gouvernement. Des ajustements seront introduits si besoin est. Ensuite, il sera présenté au Conseil des ministres puis au Parlement comme n’importe quel autre projet de loi. Par ailleurs, le permis de conduire à points est un système basé sur le principe des points. A la date d’obtention du permis de conduire, celui-ci est affecté d’un nombre initial de 12 points. Ce permis provisoire est utilisé par les conducteurs qui ont réussi leur examen pendant une année. Alors que le permis définitif est affecté d’un capital de 24 points. Si le conducteur commet une infraction, le nombre des points est réduit. Le retrait des points est effectué en fonction de la gravité de l’infraction. Le projet prévoit également des sanctions et des amendes. En outre, il est possible de récupérer des points si le conducteur ne commet aucune infraction pendant une certaine durée et fait preuve de bonne conduite.

Quelles sont les infractions susceptibles d’entraîner un retrait de points ?
Il y a plusieurs sortes d’infractions : excès de vitesse et toutes contraventions susceptibles de mettre en danger la sécurité des personnes. Si, par exemple, l’infraction est un excès de vitesse de plus de 50 km/heure par rapport à la vitesse limitée, on retire un nombre important de points au permis du conducteur, qui devra également payer une amende.

Quel est l’objectif de l’instauration du permis de conduire à points ?
La mise en place du permis à points a un double objectif : éducation et répression. D’une part, c’est une mesure pédagogique qui vise à promouvoir la bonne conduite et inciter les gens à respecter les règles élémentaires de la sécurité sur les routes. Par la perte des points, le permis est "fragilisé". Ce retrait de points rappelle le conducteur à la nécessité de changer de conduite. En somme, le permis à points a pour but d’inciter les conducteurs à faire preuve de discipline et à éviter la récidive.
D’autre part, ce système permet d’élargir la palette des sanctions. L’intérêt est d’être rigoureux.

Est-ce que, d’après vous, ce concept est applicable au Maroc ?
Oui. Il n’y a aucun obstacle qui pourrait empêcher l’application de ce système au Royaume. Ce concept est déjà utilisé dans de nombreux pays où il a fait ses preuves. Au Maroc, les outils informatiques des différents départements concernés sont actuellement prêtes à l’application de ce système.

Est-ce que ce système comporte des inconvénients ?
Comme n’importe quel nouveau système, il renferme des points positifs mais également d’autres négatifs. Nous essayerons de réduire au maximum ces éléments négatifs pour garantir sa réussite.

Exemple de point négatif ?
Par exemple, il y a risque d’annulation de permis. Après chaque infraction, il y a retrait d’un ou plusieurs points. Quand, il ne reste aucun point, le permis de conduire est annulé. On peut se retrouver avec des conducteurs sans permis. Dans ce cas, il faut prévoir des mesures de suivi pour que le conducteur repasse son examen du permis de conduire.

Croyez-vous que la mise en place du permis de conduire à points résoudra les problèmes de la circulation au Maroc ?
Il est clair que l’instauration du permis à points ne pourra pas à elle seule résoudre le problème de la circulation routière. C’est une composante du Programme Stratégique Intégré d’Urgence de sécurité routière. Ce programme comprend plusieurs actions dont les contrôles, les campagnes de sensibilisation de la population sur la question du respect du code de la route.
Résoudre la problématique des accidents de la route est tributaire d’un système cohérent constitué de plusieurs composantes à savoir la législation, le contrôle, les sanctions, la communication et l’éducation.

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