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La Banque mondiale évalue les risques pour Casablanca et Bouregreg

La ville de Casablanca et la vallée du Bouregreg connaîtront des risques dominés essentiellement par les inondations. C’est ce qui ressort des résultats préliminaires d’une étude sur l’évaluation des risques pour la ville de Casablanca et de la vallée du Bouregreg qui ont été présentés les 22 et 23 juin à Casablanca. L’étude indique qu’en situation actuelle le niveau de protection contre les risques d’inondations sur Casablanca est faible. Une dizaine de «points noirs» répertoriés par la LYDEC occasionnent des débordements fréquents dans des secteurs très urbanisés et pénalisent des voies de communications importantes. L’étude souligne qu’un risque d’érosion côtière et de submersion marine essentiellement localisé entre l’extrémité Est de Casablanca et la centrale thermique de Mohammedia, sur un secteur d’une dizaine de kilomètres de plages est à prévoir. Les travaux de cette étude financée par la Banque mondiale ont été menés par des cabinets spécialisés (Egis BCEOM, Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile de France, BRGM). L’objectif principal de cette enquête est d’évaluer les vulnérabilités de quatre zones urbaines à l’horizon 2030 face au changement climatique et aux désastres naturels. L’étude a ciblé trois villes de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA): Alexandrie, Tunis et Casablanca. Le site de projet de développement urbain de la vallée du Bouregreg a également été inclus dans l’étude. La totalité des coûts annuels afférents aux désastres considérés par l’étude, en tenant compte du changement climatique, est estimée à 1.928 MDH à l’horizon 2030. Ce qui représente 367DH/personne/an, soit 0,78% du PIB. Ces coûts ont été calculés selon plusieurs aléas : inondations (81%), tempêtes (1%). La part liée au changement climatique peut être estimée à 18% du coût total et imputée en totalité aux questions de santé ( risques sanitaires liés à l’élévation des températures). Si sur Casablanca, le risque sismique reste négligeable (soit une intensité de l’ordre de IV à IV-V pour une période de retour de 50 ans), le niveau de risque peut être relevé d’un degré pour le site du Bouregreg, où de légers dommages peuvent apparaître sur les habitations les plus sensibles. Selon l’étude, le risque de tsunami dans ces zones reste négligeable aussi bien en situation actuelle qu’à l’horizon 2030. Quant au changement climatique, les projections futures à l’horizon 2030 prévoient pour Casablanca un réchauffement de 0,8 à 1,3 °C à l’échelle annuelle, accompagné d’une faible augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur estivale. Les cumuls pluviométriques annuels devraient baisser de 6 à 20%, ceux de l’hiver de 15 à 35%. Par ailleurs, une élévation globale du niveau marin de 20 cm à l’horizon 2030 est prévue. L’élévation du niveau marin aura pour principale conséquence de réactiver ou amplifier le processus d’érosion côtière, et donc de recul du trait de côte. A noter que les plages sableuses risquent de reculer en moyenne de 10 à 15 m d’ici 2030. En cas de tempêtes associées avec un haut niveau des eaux (prise en compte d’une valeur de + 2,85 m pour le Bouregreg, + 3 m pour Casablanca), les aménagements de haut de plage dans les zones urbanisées risquent de subir d’importants dommages, la largeur de plage étant insuffisante pour amortir l’effet des houles.Concernant la gestion des ressources en eau, l’évolution de la demande dans le Grand Casablanca devrait croître de 1,7% sans les grands projets, et de 1,9% par an avec les grands projets. Ces risques seront aggravés par la croissance urbaine. Une croissance de la population de 60% est attendue d’ici 2030.

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