Couverture

La constitution d’abord

ALM : considérez-vous que l’on peut consolider la démocratie tout en s’attaquant aux institutions ?
M. Sassi : Je considère que nous ne vivons pas une période de consolidation de la démocratie. Nous vivons une période de gestation qui peut nous conduire à bâtir la démocratie. C’est une phase ouverte sur toutes les éventualités.
La tâche actuelle des démocrates est de mettre notre pays définitivement sur les rails de la démocratie, donc nous sommes en phase de construction démocratique et non de consolidation de processus dont les bases seraient déjà posées.
Qu’est ce qu’il nous faut justement pour y parvenir ?
Pour pouvoir parler de transition démocratique et sa consolidation, il nous faut d’abord parvenir à un accord sur une nouvelle constitution qui ait l’aval de l’ensemble des protagonistes. Une constitution qui garantit les mêmes droits à l’ensemble des acteurs politiques et permet à l’ensemble des pouvoirs de jouer pleinement leur rôle.
Par ailleurs, la force ou la faiblesse de l’Etat est posée sur les plans économique, politique et social.
Ceux qui réclament un Etat fort ne ménagent aucun effort pour demander moins d’Etat dès qu’il s’agit de l’entreprise et ses gains. Ils demandent que l’Etat fort soit au service de l’entreprise. Et c’est ce que la dernière déclaration gouvernementale a consacré.
Nous sommes un groupe d’acteurs politiques et intellectuels qui considère que l’Etat a un important rôle dans le domaine de l’économie, un rôle qui ne se confond pas avec l’arbitraire et le dirigisme propres aux normes socialistes orthodoxes.
Mais un rôle qui permet de définir les axes stratégiques du développement. Sur le plan politique, l’action de la société civile ne peut être considérée comme une atteinte à la société politique encore moins une force de substitution.
Ce qu’il faut atteindre c’est un équilibre entre les deux qui constitue une belle image de la consolidation de la démocratie. Pour ce faire, les deux parties doivent être fortes.
Qu’en est-il des institutions ?
On a l’habitude de réduire les institutions à la seule institution monarchique et la question à laquelle on se trouve amené à répondre est la suivante : voulez-vous ou non une monarchie forte ? Ceux qui réclament une monarchie forte donnent l’impression d’être ses défenseurs face à des jeunes déboussolés. En fait, une monarchie forte assume pleinement ses pouvoirs de manière claire. Elle renforce son rôle d’arbitre au profit de ‘’la gouvernance quotidienne  ». Ce qui la prémunit des effets des échecs du gouvernement. Au Maroc, on a les bases de la réforme institutionnelle telle que consignées dans les mémorandums de la Koutla.
Ces mémorandums doivent être actualisés et leur présentation faite avec élégance, étant donné que demander des réformes n’est pas antinomique avec le respect dû à l’institution et aux fondements de la personnalité marocaine. Il ne faut pas oublier que toute démocratie puise ses particularités dans son histoire et ses traditions…

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