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La diplomatie, le meilleur recours

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ALM : Que pensez-vous du rapport de Kofi Annan publié en début de semaine sur l’affaire du Sahara ?
Abdelali Benamour : La diplomatie a beaucoup bougé ces derniers temps et le Maroc a semblé faire le nécessaire concernant l’affaire du Sahara. Le plan Baker présente des failles, auxquelles il faudrait apporter les correctifs adéquats pour faire avancer le dossier. De toute manière, je ne pense pas qu’il faille entrer dans une situation litigieuse avec le secrétaire général des Nations unies. Cela ne rentre pas dans les moeurs de la diplomatie marocaine. Nous devrions au contraire attirer l’attention de M. Kofi Annan sur les points non-acceptés, à juste titre d’ailleurs, par le Maroc. C’est à ce niveau qu’il faudrait agir.
Que peut faire le Maroc à présent ?
La voie diplomatique demeure la plus importante issue envisageable par le Maroc, Roi et gouvernement. C’est la position d’ailleurs adoptée par notre pays jusque-là. La classe politique et la société civile ont également leur rôle à jouer. Un rôle très important qui ne devrait pas se limiter à des déclarations relayées par la presse nationale. A présent, il faudrait monter au créneau essentiellement sur la scène internationale. Les partis politiques et les associations et ONG marocaines devraient faire preuve de plus de mobilité à l’étranger. Il faudrait multiplier les contacts afin de mobiliser le plus grand nombre de partisans à notre cause. Ce n’est qu’à travers une telle action diplomatique soutenue que nous pourrions faire avancer ce dossier du côté que nous voulons. En tout état de cause, il ne faut absolument pas négliger les actions sur le terrain en faveur de la population sahraouie, ce que le Polisario a commencé à faire depuis un certain temps déjà.
Quels sont à présent les scénarios possibles dans cette affaire ?
Je crois qu’il existe trois possibilités envisageables. La première option serait que le plan Baker soit adopté par le Conseil de sécurité des Nations unies en comportant les amendements souhaités par le Maroc, ce qui ne serait pas finalement une mauvaise chose pour nous et pour l’ensemble de la région. La seconde option serait que ce même plan soit adopté par le Conseil de sécurité tel qu’il est actuellement, mais sans obligation pour le Maroc de l’appliquer. Dans ce cas, le Maroc aurait intérêt à garder cette non-obligation effective à jamais. La troisième possibilité à envisager pour notre pays serait que le plan Baker soit adopté dans sa forme actuelle avec obligation pour le Maroc de l’appliquer. Mais j’estime que cette option demeure peu probable. La preuve en est les dernières déclarations du président américain Georges W. Bush.

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