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La fausse partition des partis

Jadis et à l’approche de toute élection, le ministère de l’Intérieur était pointé du doigt par tout le monde, tous les partis et tous les candidats. C’est ce département qui faisait et défaisaient les partis, les candidats et les élus à travers son fichier central bien alimenté par les gouverneurs, caïds et autres mokaddems. Tout était centralisé, réparti par quota bien avant le jour du vote qui n’était qu’une formalité administrative et politique.
Aujourd’hui, la donne a complètement changé avec l’avènement de l’alternance et le changement du ministre en la personne de Driss Jettou. L’homme jouit d’une excellente réputation, même au sein de la Koutla quand ses composantes étaient dans l’opposition. Le temps leur a donné raison car l’homme n’a pas changé ni d’idées, ni d’opinion, ni de transparence dans sa gestion des affaires de l’Intérieur.
À trois semaines de l’échéance électorale, le ministre de l’Intérieur semble avoir tout mis en oeuvre pour que ces élections se déroulent dans les meilleures conditions. Il faut convenir que jusqu’à ce jour, tous les partis, sans distinction aucune, ne se plaignent de la marche de la machine mise en place. Mais si, de la part de l’Etat, tout répond aux exigences en matière de transparence et de la neutralité de l’administration, il semble que le virus de la falsification ronge toujours certains partis politiques. Ou du moins leurs candidats.
En tout les cas, la campagne électorale a commencé des semaines bien avant la date officielle de son ouverture par des agissements de militants dans les sections régionales. Des agissements qui, faut-il le rappeler, sont tolérés par les directions des partis du moment qu’ils ne sont pas prohibés. Bien avant l’investisseur des candidats, certains militants pressentis ont commencé à battre campagne dans les cafés et autres lieux publics. D’autres n’ont pas hésité à organiser des festivités copieuses dans les différents quartiers de la ville pour y créer des cellules et montrer leur degré de générosité. Quand certains candidats se sont assurés de leur investiture, ils ont sorti l’artillerie lourde en distribuant de l’argent : 200 dirhams pour chaque électeur. C’est le responsable du secteur qui s’occupe de cette tache puisqu’il n’approche que les gens qu’il connaît et dont il est sûr de l’intention de vote. La campagne bat tellement son plein qu’elle a déjà enclenché des escarmouches, voire des bagarres entre les hommes de main des candidats rivaux. C’est dire combien la fausse partition émane aujourd’hui des partis politiques et non pas de l’administration que ces derniers accusaient de tous les maux. C’est triste, mais les rôles se sont inversés.

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