Le charme ancestral. Le climat enviable. L’histoire riche mais chaque jour conjuguée au futur. L’accueil est des plus chaleureux. Autant d’atouts d’une ville sans pareil, d’une cité magique, comme aiment à l’appeler les opérateurs touristiques locaux. Autant de secrets que recèle la capitale des Almoravides et de bien d’autres dynasties. La ville ocre a pu sauver, grâce à ses atouts, une saison touristique pourtant largement compromise.
Comme nous l’a dit Abdellatif Kabbaj, président de la fédération des hôteliers à Marrakech, la ville attire des touristes, il suffit de savoir les accueillir, et leur permettre de passer un bon séjour pour pouvoir retourner. « Le taux de retour à Marrakech va en augmentant. On a toutes les potentialités et le savoir-faire pour ».
Peut-on craindre que les dix stations balnéaires qui doivent voir le jour d’ici 2010 feront de l’ombre à la cité magique ? La question n’a pas lieu d’être, étant donné que la ville de Marrakech a un cachet particulier qui la distingue du reste. Et puis selon des opérateurs touristiques sur place, la concurrence entre deux produits touristiques est valable lorsqu’ils ont la même cible et fournissent les mêmes prestations. Sur ce plan, Marrakech n’a pas d’égal.
Pour ces jours de fin d’année, impossible de trouver une chambre d’hôtel et une maison d’hôte vide. Plus encore, il y a du surbooking dans certains établissements hôteliers. Pourtant, le secteur avait enregistré des baisses au niveau de tous les marchés émetteurs après le 11 septembre, sauf le marché national qui a connu une hausse de 11% représentant ainsi 19% de la demande globale avec 183 135 arrivées sur Marrakech ; le marché français, malgré une baisse de 17% avec 467 793 arrivées, représente toujours une part de 50,5% de la demande globale. On a enregistré un recul de 18% en terme des arrivées internationales durant la période allant de novembre 2001 à octobre 2002 ; si on tient compte des déclarations de l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) qui prévoyait une baisse de 30% à 50% pour le tourisme international et selon les destinations. Mais contrairement à une situation alarmante partout dans le monde ou presque, la destination Marrakech a su résister et est en train de reprendre du poil de la bête.
«Il n’y a pas de secret, lance M. Gueramai, un hôtelier de la ville. Les 140 chambres de notre établissement 4* sont occupées et on ne peut mieux espérer. Chez nous, on ne permet pas du surbooking mais on espère que cela dure. Cela compensera au moins les pertes subies ces derniers mois».
Les établissements hôteliers ont vu leur nombre augmenter et leur capacité d’accueil s’améliorer. En plus de l’amélioration de la qualité de séjour à l’intérieur des établissements hôteliers ainsi qu’a l’extérieur de l’hôtel c’est-à-dire la ville et toutes ses composantes. Et justement c’est là où le gros du travail a été fait.
La ville a embelli. Un coup de jeune impressionnant. La ville ocre s’est métamorphosée ces dernières semaines, parée qu’elle est de ses plus beaux atours. La station de ski de l’Oukaimeden rajoute aux attraits de la ville une touche enivrante. Les remparts de la ville, la transformation des beaux ryads en maisons d’hôtes et la toujours présente convivialité des Marrakchis, tout cela constitue les ingrédients d’une réussite jamais démentie.
C’est dans ce cadre que s’inscrit le spectacle sons et lumières que connaîtra la fameuse Ménara. Des tableaux en jeu de lumières retraceront la diversité de la culture et du patrimoine marocains. Une oeuvre qui sera opérationnelle sous peu. Cela pour dire que l’image qu’ont les touristes étrangers ou nationaux de la cité magique est l’image d’une destination de confiance. Ce qui représente un atout considérable pour le développement du tourisme et permet un engouement en matière d’investissement dans le secteur.
Le tableau n’est pas toujours idyllique, admettons-le. Des faux pas subsistent. L’organisation des maisons d’hôtes n’est pas encore au point. Les visites techniques et les contrôles des établissements doivent être plus rigoureux. Les moyens de transport, notamment aérien, sont appelés à suivre le rythme de l’ensemble des investisseurs dans le domaine… La conjoncture mondiale n’est pas encore trop rassurante. Mais Marrakech relève dignement la tête… et se dirige fièrement vers son destin : celui d’être la plus belle cité du monde.