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La piste ibérique

Il semble que les tentacules de la pieuvre terroriste sont plus longs que ne le croient les observateurs et les analystes. Les cellules d’Al Qaïda démantelés en Espagne avaient des liens jugés plus qu’étroits avec les membres de la Salafia Jihadya du Maroc. Il est maintenant formellement établi que des membres de la Salafia Jihadia, intensivement recherchés par les services de sécurité marocains après les attentats du 16 mai, ont réussi à quitter le pays en utilisant les moyens et les circuits de l’immigration clandestine. Certains d’entre eux sont passés à travers les villes marocaines sous occupation espagnole, Sebta et Mellilia. Le pavé a été lancé dans la marre par le juge espagnol Baltasar Garzon, qui confirme que les attentats du 11 septembre ont été préparés en Espagne avec la participation de Marocains. Le fameux juge avait en effet présenté un dossier devant le tribunal national de Madrid où il poursuit des dizaines de suspects. Trente cinq personnes sont en effet accusées par M. Garzon d’appartenir à l’organisation d’Oussama Ben Laden. Parmi eux figurent cinq inculpés dans les attentats de Casablanca du 16 mai dernier. Deux d’entre eux, Abdelaziz Benyaïche et Driss Chebli, sont en état d’arrestation en Espagne. Salaheddine Benyaïche (le frère de Abdelaziz) et Mustapha Maïmouni sont détenus au Maroc. Le cinquième qui, s’appelle Abdellati Al Mourafik, croupit dans les geôles turques, selon des sources judiciaires espagnoles. Le dossier de Garzon, lui, rapporte que des relations existent effectivement entre le dénommé Driss Chebli d’une part et les frères Salaheddine et Abdelaziz Benyaïche de l’autre. D’ailleurs ce dernier a été arrêté en Espagne suite à un avis de recherche international lancé par la justice marocaine à son encontre après que son nom a été cité par plusieurs accusés du réseau de Tanger. Les autorités ibériques, après l’avoir arrêté, refusent jusqu’à présent de répondre à la demande d’extradition formulée par le Maroc à cet égard. A signaler qu’Abdelaziz Benyaïche est doté de la nationalité espagnole. Le même cas de figure se répète avec le dénommé Driss Chebli, arrêté pour le rôle d’intermédiaire qu’il accomplissait entre la cellule espagnole d’Al Qaïda et le commandement général de l’organisation. Il a également été inculpé pour avoir tenté de faciliter la fuite de certains terroristes impliqués dans les attentats du 16 mai. A l’intérieur de l’Espagne, certains médias expliquent autrement le refus des autorités de Madrid. Il paraît que les intéressés ont personnellement formulé le voeu de ne pas être extradés vers le Maroc, afin de pouvoir être jugés en Espagne.

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