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La recette miracle de Sajid !

© D.R

Le maire de Casablanca est finalement sorti de son mutisme. Deux mois exactement après le discours royal du 11 octobre dernier, Mohamed Sajid a présenté hier un plan d’urgence qui devrait, dans les quelques mois à venir, redonner à la ville blanche l’aspect de la première métropole du Royaume. Une fois n’est pas coutume, le maire s’est présenté à la conférence de presse organisée à la wilaya, accompagné des chefs des arrondissements et du nouveau wali du Grand Casablanca, Khalid Safir. La présence, quasi-inhabituelle, de la première autorité territoriale de la métropole aux côtés du premier élu de la ville, est le signe indiscutable que le discours royal du 11 octobre a eu son effet : le Souverain y avait directement soulevé les grands maux qui affectent une ville devenue presque abandonnée aux aléas d’une gestion locale otage des tiraillements entre élus de la majorité et de l’opposition au sein du Conseil de la ville.

Pour y pallier, la mairie s’est donnée deux mois pour concocter un plan d’urgence en quatre axes prioritaires sur lesquels se pencheront désormais les élus pour récupérer les déficits en infrastructures de la ville. Et le résultat n’est pas si mirifique qu’on le pensait. D’abord, le grand chantier des 5.000 km linéaires de routes que compte le Grand Casablanca. Vu leur état et l’énorme parc automobile y circulant, ceux-ci devraient se voir doter d’un budget conséquent mais encore imprécis pour leur entretien courant, leur revêtement et leur viabilité hivernale. Deuxième axe et pas des moindres, le raccordement au réseau d’électricité et d’assainissement que chapeaute la Lydec, le gestionnaire délégué de cet important service communal. A ce niveau, et depuis le 11 octobre dernier, le Conseil de la ville a consacré quelque 138 millions de dirhams notamment pour transférer l’éclairage public de certains quartiers depuis l’ONE vers le réseau de la Lydec. D’ailleurs, depuis mars dernier, cette dernière assure la gestion transitoire du service d’éclairage public des quartiers périphériques de la commune casablancaise, à l’instar de Ahl Loghlam et Lissassfa.

Seconde opération, la finalisation du réseau d’assainissement de la zone Est de la ville qui va du port de Casablanca à Mohammedia, connue pour ses problèmes de raccordements, de pollution et de fosses sceptiques. Selon Mohamed Sajid, ce grand chantier, réalisé pour un montant de 1,4 milliard de dirhams, sera fin prêt le 14 décembre 2014, avec le lancement de la station d’épuration de Sidi Bernoussi qui traitera les eaux usées, récupérées du réseau, avant leur déversement 2 kilomètres plus loin à l’intérieur des eaux côtières. Toujours sur ce volet, le maire a assuré que le Conseil de la ville a décidé d’apposer des compteurs individuels dans les bidonvilles restants, le temps qu’une opération de recasement arrive.

Troisième axe, le début, dès l’année prochaine, des grands travaux d’infrastructures qui concerneront Lahraouiyine, Sidi Ahmed Belahcen, Lamkanssa, les trois douars désormais intégrés à la commune urbaine du Grand Casablanca.  
Après ces travaux, le Conseil de la ville devrait encore débourser pour y assurer la gestion quotidienne du service public, notamment le traitement des déchets domestiques. Le quatrième axe du plan d’urgence, lui, est pratiquement vécu par la majorité des Casablancais: le transport. Après une année, jour pour jour, du lancement de la première ligne du tramway, les choses ne semblent pas s’arranger : les embouteillages, la circulation, le roulage anarchique et le manque des aires de stationnement sont toujours là. Pourtant, Sajid semble avoir une solution magique, mais sur deux temps. L’augmentation des lignes de bus, dans l’immédiat, et, sur le moyen terme, un métro aérien dont la phase des études techniques est déjà prête. Ce bijou du transport en commun, très répandu dans les grandes métropoles du monde, coûtera quelque 8 milliards de dirhams à la ville de Casablanca. Reste que pour le moment, cette bagatelle n’est pas si facile à mettre sur le compte crédit de la première grande ville du Royaume.

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