La tolérance est l’un des choix fondateurs de la société marocaine. Elle n’est, comme l’avait souligné SAR la princesse Lalla Meryem quand elle recevait Hilary Clinton à Marrakech en 1999, «ni un phénomène de mode, ni un exercice académique et encore moins une attitude de convenance». C’est tout simplement la continuité d’une ligne de conduite généreuse qui fut de tout temps celle du Royaume et qui finit par devenir une «obligation identitaire» comme l’avait affirmé la princesse à l’adresse de l’ex-première dame des Etats-Unis. Au fil de l’histoire du Maroc, les portes du Royaume ont toujours été tenues grandes ouvertes devant les minorité opprimées, sans jamais prendre en compte de leur confession ou leur doctrine. Des milliers de juifs espagnols avaient trouvé refuge au Maroc lorsqu’ils fuyèrent en 1492 l’extermination menée en Europe par Isabelle la Catholique. Feu S.M. Mohammed V donna une nouvelle illustration de cet attachement du Maroc a ses valeurs de tolérance quand il s’etait refusé à répondre aux demandes de l’occupant français qui entendait sous le régime de Vichy, imposer des mesures discriminatoires aux juifs marocains. Feu S.M. Hassan II continua sur la même voie en acceptant le départ de quelque 200.000 juifs pour Israël, tout en leur permettant de garder leur nationalité marocaine. Les chrétiens aussi bénéficièrent de la sollicitude des souverains du Maroc à l’égard des minorités. Un dignitaire du Vatican, Monseigneur Norbert Calmels fut admit à l’Académie du Maroc dont il resta membre jusqu’à sa mort. Les catholiques exercent leur culte en toute liberté au Royaume. Ils ont même pu, une première dans le monde arabo-musulman – rencontrer le Pape Jean Paul II en terre marocaine en août 1985. S.M. le Roi Mohammed VI n’a guère dérogé à cette règle de tolérance. Au lendemain des attentats du 11 septembre à New York et Washington, alors que les médias occidentaux versaient allègrement dans l’amalgame entre Islam et terrorisme, une cérémonie à la mémoire des victimes était organisée à la cathédrale Saint-Pierre de Rabat, réunissant des représentants des religions chrétienne, musulmane et juive. Le souverain, «Commandeur des croyants», et à ce titre la plus haute autorité religieuse du Royaume, adressait un message de paix et de tolérance à l’assistance, apportant sa pierre à l’édifice du Maroc tolérant.