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L’Algérie, en acceptant l’Union méditerranéenne, entrouvre la porte du Maghreb

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Alger vient de se rétracter sur la question de l’ouverture des frontières, à laquelle le Maroc a appelé à deux reprises. Dans un entretien, mercredi, à la radio publique algérienne, Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, a déclaré que cette question peut être réglée en dehors du conflit autour du Sahara. «Les relations algéro-marocaines sont très fortes et le seul point de divergence entre nous, en l’occurrence la question du Sahara occidental, peut se transformer en un point d’entente, d’autant plus que cette question est traitée dans le cadre de la légalité internationale et conformément aux décisions des Nations Unies», a affirmé le chef de la diplomatie algérienne. A l’appel de Rabat, lancé le 20 mars et le 5 mai 2008, pour la réouverture des frontières, Alger a rétorqué que cette mesure devait entrer dans le cadre d’une solution globale des contentieux en suspens, posant comme préalable à cette mesure le règlement du contentieux du Sahara. Alger a répondu, deux jours après l’appel de Rabat, par la voix de son ministre de l’Intérieur, montrant qu’elle fait peu de cas des voies diplomatiques. «Il ne s’agit pas de construire un Maghreb où les uns gagnent et les autres perdent. Le Maghreb ne se limite pas seulement au Maroc et à l’Algérie. Il faut que tous les peuples se trouvant dans cet ensemble trouvent leur place», a déclaré le ministre algérien de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni. Une réponse inélégante à l’offre du Royaume qui a appelé le jeudi 20 mars «dans l’amitié fraternelle et la sincérité totale à une normalisation des rapports bilatéraux et à une ouverture de la frontière entre les deux pays».
A la main tendue du Maroc, Alger a choisi la voie du chantage sur la question du Sahara. Or, la nouvelle sortie du chef algérien de la diplomatie vient rompre avec cette voie en affirmant que le règlement de cette question relève des Nations Unies.
Maintenant, reste la question du timing. Le ministre Medelci s’est montré sur ce point élusif, pour ne pas dire carrément évasif. «Nous avons l’ambition d’ouvrir les frontières avec le Maroc dans l’avenir, mais il convient de réunir les conditions idoines à travers la concertation et le dialogue permanents» entre les deux pays, a déclaré le responsable algérien.

 
Union pour la Méditerranée : L’Algérie favorable


Après avoir émis des « réserves » sur le projet de création de l’Union pour la Méditerranée (UPM), initié par le président français Nicolas Sarkozy, l’Algérie se dit aujourd’hui favorable  à cette initiative. «L’Algérie est intéressée par l’Union pour la Méditerranée (UPM)», a déclaré mercredi le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci. Le ministre a notamment souligné qu’il est demandé aux pays du sud de la Méditerranée de «consacrer des fonds ( à ce projet) alors que la contribution de l’Union européenne reste insignifiante», a-t-il dit. M. Medelci a par ailleurs souligné que l’UPM «peut constituer un nouvel outil de coopération qui vient compléter le processus de Barcelone qui comporte des lacunes». Il a insisté en même temps «sur l’importance de lui donner le temps nécessaire afin de lui conférer un contenu réel». Le processus de Barcelone est un partenariat lancé en 1995 par l’Union européenne en direction des pays du sud de la Méditerranée. Ce processus est considéré comme insuffisant par la plupart des pays du sud méditerranéen.
L’Algérie a manifesté son intérêt pour la création de l’UPM en estimant qu’il faudrait lui donner un contenu concret en termes de projets communs entre le nord et le sud de la Méditerranée.
Alger n’a toutefois pas encore indiqué si le président Abdelaziz Bouteflika allait prendre part au sommet de Paris le 13 juillet qui doit regrouper les candidats à l’UPM, à l’invitation du président français Nicolas Sarkozy.

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