Quand on aborde avec la comédienne, le niveau de la qualité des productions humoristiques nationales diffusées sur les deux chaînes de télévision pendant le dernier Ramadan, Mme Naïma Lamcherki sort ses griffes, pour une dame qui dégage une douceur sans égale. « On a atteint le sommet de la médiocrité, exception faite de la sitcom Lalla Fatima dont les efforts en matière d’écriture, d’image, de lumière…sont manifestes», lance-t-elle. Selon elle, ces productions constituent un danger pour nos enfants.
On sent dans ces propos, une certaine déception quand on lui demande son avis sur le bilan de l’année 2001 en matière de création artistique. Mais elle ne s’enfonce pas pour autant dans le dénigrement, à l’image de plusieurs de nos artistes. Lalla Naïma s’attaque au fond du sujet. Comment voulez vous que notre production artistique s’améliore alors que la facilité prime sur le sérieux, se demande-t-elle. Elle ajoute : tout le monde s’autoproclame auteurs au moment où les vrais sont marginalisés et dont le retour sur scène se fait de plus en plus attendre. Pour l’actrice, il y a urgence. Le retour de ces auteurs et l’encouragement des jeunes talents « sérieux » est l’unique recours pour donner un nouveau souffle à notre création. Au niveau donc des productions télévisuelles nationales, Mme Lamcherki parle d’un vide qui est comblé par des personnes qui ne sont pas des professionnels.
Il suffit qu’un sketch arrive à séduire le public que son auteur se lance dans l’expérience de l’écriture sans déposer ni de la formation et du talent nécessaires. La comédienne met l’accent sur l’écriture. C’est simple. Pour elle, c’est la force du texte qui permet au comédien de donner le meilleur de lui-même. D’où, selon elle, l’urgence de réhabiliter les vrais auteurs et favoriser l’émergence des jeunes talents.