La Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) est-elle prête aujourd’hui pour gérer l’Assurance Maladie Obligatoire ? Le constat établi par la commission d’enquête de la Chambre des Conseillers a été clair là-dessus. “La Caisse n’est pas habilitée à gérer cette assurance” compte tenu de son manque d’expérience. Seulement, force est de constater qu’il n’existe pas une autre institution ou une solution de rechange pour mener à bien cette tâche. Les détracteurs de cette thèse avancent trois arguments.
Pour eux, l’institution dispose d’une importante infrastructure sur tout le territoire national, un système déclaratif et gère déjà une partie de l’AMO depuis 1959. Depuis les conclusions de la commission d’enquête de l’eau a coulé sous les ponts et l’on parle aujourd’hui de la réalisation de progrès significatifs.
Une loi a été adoptée par le Parlement et les décrets d’application sont en préparation. Et c’est là où le bas blesse. Les tractations risquent d’être houleuses compte tenu du nombre d’intervenants au niveau de ce dossier. Autant dire que le processus est tout juste à ses débuts. Il n’en reste pas moins que la CNSS a réalisé des études qui serviront de plate-forme de base pour les discussions à venir avec les partenaires sociaux sur une démarche progressive pour la mise en place du système. À rappeler que le régime de l’AMO est appelé à couvrir au total 8,7 millions de personnes, soit 30% de la population.
Le plus gros du travail concerne la détermination du panier de soins notamment. Il s’agit des prestations médicales qui pourront faire l’objet d’une prise en charge. Quoiqu’il en soit, il est indiqué auprès de la CNSS que les services sont mobilisés pour une entrée en vigueur de l’AMO en janvier 2005. Trois ans, c’est en théorie le temps qui est nécessaire pour mettre en place les structures nécessaires et l’adoption de l’arsenal juridique pour assurer le fonctionnement du système.
D’ici là, du travail attend le staff de l’institution notamment en ce qui concerne l’assainissement des comptes et la réorganisation de la gestion des polycliniques qui ont été longtemps indiquées comme un gouffre financier et un exemple en matière de mauvaise gestion.
Le Conseil d’Administration de la CNSS a décidé, lors de la tenue de sa session ordinaire, d’accorder un abattement de 50% sur les frais l’hospitalisation pour les assurés et les pensionnés ne disposant pas de couverture médicale. L’objectif est justement de trouver une raison d’être à ces structures qui sont toujours boudées par ceux-là mêmes qui financent leur fonctionnement.