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L’année de la sécurité spirituelle

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Depuis les attentats du 16 mai, le rôle des imams et des prédicateurs des mosquées est devenu un sujet d’actualité brûlant. En effet, ils sont désormais tenus, encore plus que par le passé, d’encadrer les citoyens, de promouvoir les idées de tolérance et partant de combattre toutes les formes de fanatisme. Plusieurs prédicateurs auraient été suspendus par les autorités à cause de leurs discours jugés frénétiques. Le terrorisme a, en fait, été l’occasion de découvrir que le laxisme, voire l’anarchie, dans laquelle sombre la question religieuse au Maroc. Des organismes étatiques se sont avérés dépourvus d’esprit d’initiative. Les conseils régionaux des Oulémas se refusaient souvent d’aborder les questions d’ordre politique, laissant ainsi libre cours aux fanatiques. Pour mettre de l’ordre dans tout cela, le ministère des Habous et des Affaires islamiques, autorité de tutelle, a préparé une réforme pour tout le secteur. Mais cette dernière ne sera appliquée qu’en 2004 après son passage dans les différents circuits gouvernementaux et parlementaires. L’année 2004 sera donc celle de la réforme du fait religieux. La stratégie du ministère comporte plusieurs axes parmi lesquels figurent, notamment, le renforcement de l’enseignement traditionnel ainsi que la création de nouvelles délégations régionales et de nouveaux conseils régionaux des Oulémas. Le but est de permettre à l’Etat d’être présent sur le terrain, d’une part à travers la formation des imams et, d’autre part, par la création d’institutions locales capables d’encadrer plus efficacement les populations et répondre avec célérité à leurs questionnements. Il va de soi que c’est grâce à une politique de formation cohérente que l’on peut stopper l’infiltration d’idées étrangères au rite malékite. Par ailleurs, le ministère compte créer une délégation dans chacune des seize régions du pays. Et en plus des dix-neuf conseils régionaux des Oulémas déjà existants, le plan d’action du département d’Ahmed Taoufiq prévoit la création de onze nouveaux conseils régionaux des Oulémas. Avec une stratégie aussi ambitieuse, le ministère a besoin de moyens humains colossaux. Mais force est de constater que la loi de finances 2004 ne prévoit que 300 nouveaux postes budgétaires pour le ministère d’Ahmed Taoufiq. De l’avis de ce dernier, ces 300 nouveaux postes budgétaires demeurent insuffisants pour pouvoir appliquer la réforme. Affaire à suivre.

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