Comme l’élection de Barack Obama le 4 novembre dernier, qui avait été suivie aux quatre coins du monde, son investiture à la Maison-Blanche le mardi 20 janvier n’aura fait l’exception. Après l’enthousiasme et l’euphorie qui s’était produite au lendemain de son élection, actuellement c’est la question de l’après-20 janvier qui se pose.
Entre d’immenses espoirs et des bémols qui subsistent face à l’ampleur des défis qui attendent le nouveau chef de l’Etat, l’investiture de Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis suscite multiples réactions. «Je pense n’avoir jamais vu un jour où la communauté internationale attendait autant de l’élection d’un président américain», résumait Madeleine Albright, secrétaire d’Etat sous la présidence démocrate de Bill Clinton. Témoin des attentes nées de cette élection, le chef du gouvernement espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero, a estimé que «l’effet Obama» pourrait écourter la récession économique globale, si son équipe parvient à «générer la confiance». Mais d’autres mettaient en garde contre des espoirs «irréalistes». Barack Obama hérite, à 47 ans, d’un pays aux prises avec deux guerres, en Irak et en Afghanistan, et avec l’une des plus graves crises économiques de l’Histoire. Il sera confronté à des défis multiformes, de la lutte contre le réchauffement climatique au conflit du Proche-Orient. Il a déjà admis que la fermeture promise du centre de détention de Guantanamo à Cuba, l’un des symboles les plus controversés de la présidence de George W. Bush, ne se ferait pas aussi rapidement qu’espéré. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner soulignait mardi que Barack Obama bénéficie d’un «état de grâce mondial» mais n’a pas de «baguette magique». «Il aura une tâche immense, même si ses mérites sont immenses» et «je crois qu’il ne faut pas attendre de lui, tout de suite, qu’il résolve tous les problèmes de l’Amérique, ni accessoirement les nôtres», estimait M. Kouchner.
Les Etats-Unis sont «la clé» pour surmonter la crise économique, a affirmé la chancelière allemande Angela Merkel, souhaitant à Barack Obama «habileté et bonne fortune» pour remettre sur pied l’économie américaine.
Les Européens ont exprimé leur volonté de travailler avec la nouvelle équipe à Washington, mais Paris comme Berlin ont souligné que l’Europe, où Barack Obama est attendu en avril, devait continuer à tenir sa place sur la scène diplomatique. Cette coopération devra être marquée «par une écoute réciproque», a souhaité Angela Merkel, en estimant «qu’un pays ne peut résoudre seul les problèmes du monde». Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a lui exprimé son scepticisme, se disant «profondément convaincu que les plus grandes déceptions naissent de grands espoirs». Dans cet élan d’appréhension, le 44-ème président des Etats-Unis pour qui «tout est possible en Amérique», saura-t-il répondre aux attentes du monde et surtout aux espoirs des Américains et, partant, concrétiser le slogan qu’il avait choisi pour sa campagne électorale «Yes, we can » (Oui, nous pouvons) ?