Depuis que le Maroc a organisé la Marche verte, le 6 novembre 1975, suite à l’avis rendu par la Cour internationale de justice de La Haye concernant les provinces sahariennes que le Maroc réclamait, l’Algérie a fait brandir la notion d’autodétermination du peuple sahraoui comme matrice essentielle de ses relations avec le Maroc et avec le reste du monde.
Et c’est tout à fait naturel que depuis cette date, soit plus d’un quart de siècle, l’Algérie n’a eu de cesse de poursuivre ses manigances pour bloquer toute possibilité de régler définitivement ce dossier. Aussi, a-t-on vu Alger s’opposer au référendum que le Maroc a accepté et sur lequel l’ONU avait beaucoup misé pour mettre un terme à une situation qui n’arrangeait plus personne, sauf les généraux d’Alger. Et c’est tout à fait normal que lorsque le représentant du secrétaire général de l’ONU, James Baker, tentait de trouver une issue à un processus qui s’enlisait, Alger a proposé la quatrième voie, celle de la partition.
En effet, quand le Maroc avait mis en avant sa disponibilité à envisager une manière de gestion décentralisée des provinces du Sud, dans le cadre de la régionalisation, d’ailleurs en vigueur dès 1996, l’Algérie a vite fait de considérer cette option comme une tactique marocaine pour se dérober de ses engagements. Pire, alors que l’accord-cadre allait être mis sur les rails, tel qu’il a été proposé par le représentant spécial de Kofi Annan, l’Algérie a eu la « lumineuse idée » de proposer la division des territoires du Sahara en deux parties, l’une marocaine et l’autre indépendante. Sauf que même la partie indépendante, qui devrait abriter la république sahraouie, chère à Alger, n’a pas été mentionnée en tant que futur Etat indépendant. Ce qui laisse grandes ouvertes les possibilités de toute autre forme d’annexion à l’Algérie.
Cette formule n’a eu l’aval de personne : elle a d’abord embarrassé les protégés d’Alger à Tindouf, autrement dit, les dirigeants du Polisario qui ont fondé toute leur propagande, sous la tutelle des maîtres d’Alger d’ailleurs, sur le « principe » d’un Etat sahraoui sur tout le territoire saharoui. Elle a embarrassé aussi les généraux d’Alger qui ne voulaient aucune solution à la guerre non déclarée dans la région et pour lesquels seul le statu quo garantit leur hypothèque sur le dossier. Et surtout elle embarrasse la communauté internationale qui exprime de plus en plus de lassitude vis-à-vis de l’éternisation de ce contentieux. Le Maroc est quant à lui chez lui. Et en tant que membre agissant de la communauté internationale, il veille scrupuleusement sur la préservation de la paix et de la sécurité contre toute menace terroriste ou tentative de déstabilisation sur ses frontières du sud.