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Le déclin politique

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ALM : À la lumière de ce qui se passe actuellement, peut-on parler d’une crise au sein de l’USFP ?
Ahmed Rih : On ne peut parler d’une crise au sens ordinaire du terme. Certes, il y a des difficultés, il existe un déficit dans l’utilisation des mécanismes du parti, mais les USFPéistes sont capables de dépasser ces difficultés. Toutefois, il faut avouer que ce qui se passe actuellement va au-delà des différends entre les personnes comme l’on a tendance à croire. Les brouilles personnelles ne sont qu’un aspect, et tous ceux qui limitent le problème à cet aspect se trompent sur toute la ligne. Car ce qui s’est passé au lendemain des élections communales du 12 septembre a révélé que la classe politique marocaine, toutes tendances confondues, vit actuellement une phase de déclin politique. Un déclin qui est vécu certainement d’une manière différente selon l’histoire et l’idéologie de chaque parti, mais toutes les formations sont concernées dont l’USFP. Les élections communales ont été organisées dans un climat démocratique dans la transparence, mais ce qui s’est passé au lendemain du scrutin révèle que la vie politique au Maroc est marquée par la banalité. L’absence d’une confrontation d’idées et de projets politiques ainsi que l’inexistence d’une vision stratégique prouvent que le pays a besoin de créativité, d’une part, et d’autocritique, d’autre part. Aussi, tout le monde sait que les différends internes, surtout ceux qui n’ont aucune justification et qui ont des dimensions personnelles, nous rendent faibles et vulnérables. Nous avons donc la responsabilité historique de résoudre ces problèmes le plus tôt possible. D’ailleurs, les mécanismes et les outils institutionnels du parti ne manquent pas. Il suffit donc que les instances concernées appellent à la tenue de réunions urgentes afin de résoudre les problèmes internes. Il suffit qu’il y ait une volonté sincère de le faire.
Les réactions de certaines figures de l’USFP ont laissé entendre que le parti pourrait se repositionner dans l’opposition ?
Normalement, dans la vie politique, il ne faut pas qu’il y ait des surprises. Et ceux qui ont cru qu’il y avait une véritable rupture avec certaines pratiques de l’ancienne ère se sont rendus compte qu’ils se sont trompés. Et ce qui s’est passé après les élections communales a révélé que leur vision était brouillée. S’agissant du repositionnement dans l’opposition, la chose est plus complexe. La coalition gouvernementale a été formée autour d’un consensus entre des composantes n’ayant aucune affinité entre elles allant de la gauche à la droite. Une recette marocaine. Et c’est ce manque d’affinités qui a fait en sorte qu’elle n’ait pas fonctionné au lendemain des communales. Les partis réunis dans le cadre du gouvernement ont été incapables de s’allier dans le cadre des élections des présidents et des bureaux communaux. Ce qui devrait nous inciter à marquer une pause pour réfléchir et tirer les conclusions sur ce qui se passe dans notre vie politique.

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