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Le dégel économique

Les tensions entre le Maroc et l’Espagne ne semblent en rien avoir entamé l’intérêt des opérateurs économiques espagnols pour le Maroc. En témoigne l’euphorie de ces derniers suite aux signes d’apaisement des rapports entre les deux pays après la nomination de Driss Jettou sur la tête de l’exécutif marocain. Même si la « réconciliation » n’est toujours pas à l’ordre du jour, les affaires continuent. Pas plus tard que le début de cette semaine, la puissante entreprise familiale espagnole Cobega a racheté deux des sept sociétés de mise en bouteille de Coca-Cola au Maroc.
Une opération qui implique le déboursement de 84,18 millions de dollars. Le marché marocain compte le plus important potentiel de croissance pour les prochaines années, estiment les spécialistes de ce secteur. Et ils ne sont pas les seuls à le croire. Lors de la 7ème Edition de la Foire Internationale de l’Agriculture « Agrimaroc 2002 » , organisée du 2 au 5 octobre dernier à Casablanca, la présence espagnole était massive. Il ne s’agit nullement d’un hasard et l’intérêt des fabricants espagnols de machines agricoles pour le marché marocain ne date pas d’aujourd’hui. Etant jugé à fort potentiel, le marché marocain est marqué par la présence de quelques 60 sociétés de matériels et machineries agricoles, d’horticulture, d’irrigation fertilisante, des systèmes d’arrosage et de filtration, des aliments de bétail et de recherche agricole.
Le tourisme n’échappe pas à cette règle. Les Espagnols ont été classés en tête des arrivées lors des derniers mois à Tanger. Des 45 694 touristes qui ont visité cette ville durant le mois d’été par exemple, plus de 10 000 sont espagnols. A cela s’ajoutent deux projets d’investissement de grande envergure, menés par les multinationales Endesa et Telefonica et auquels le gouvernement espagnol a pris part, à travers de Fonds d’investissement à l’extérieur (FIEX). D’un montant global de près de 400 millions d’euros, ces deux opérations ont porté sur la construction par Endesa d’une central électrique (255,9 millions d’euros) et l’introduction d’autres services par Telefonica au Maroc (132,8 millions d’euros).
L’appui financier gouvernemental a été de l’ordre de 11,36 millions d’euros pour la première opération et de 25 millions pour la seconde. Jugeant le Maroc comme étant un pats « prioritaire aux projets d’internalisation des grandes entreprises ibériques », les entrepreneurs se sont à maintes fois adressé au gouvernement Aznar en vue d’une normalisation des relations, du moins économique, entre les deux pays.
Le Maroc est le deuxième client mondial de l’Espagne, le premier en Afrique. En 2001, la valeur des exportations espagnoles au Maroc a été de l’ordre de 1 milliard et demi d’euros. L’Espagne est également le deuxième investisseur étranger au Maroc après la France. Plus de 800 entreprises ibériques sont installées au Maroc. C’est dire que l’enjeu est de taille et que l’Espagne à tout à perdre face à son voisin…du Sud.

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