Couverture

Le développement ,facteur d’intégration

Le Royaume du Maroc décide de passer à la vitesse supérieure dans ses provinces sahariennes. Le chantier est vaste et il porte essentiellement sur le développement économique global nécessaire pour une harmonie sociale. Après avoir érigé dans les régions sahariennes des infrastructures qui ont nécessité un investissement de l’ordre de 5 milliards de dollars, la phase actuelle doit porter, comme l’a confirmé S.M. le Roi, sur la dynamisation des activités économiques génératrices de richesses et d’emplois bénéfiques et stables. Le socle ainsi construit, il s’agit maintenant de le consolider. Dans ce dessein, les directives royales sont très claires. Les secteurs porteurs des trois régions sahariennes sont bien définis et répertoriés. Il s’agit principalement des ressources halieutiques, des mines, du commerce, du tourisme, de l’élevage et de l’artisanat. Dans ce sens, si dans la région de Guelmim-Essamara, les activités privées modernes (industrie et commerce) occupent 50,1 % des activités, dans les deux autres régions sahariennes, celles de Laâyoune-Boujdour-Sakiat Al Hamra et de Dakhla-Ousserd-Oued Eddahab, l’emploi reste encore nettement impulsé par le secteur public. C’est dire qu’il y encore beaucoup de choses à réaliser. Le développement des secteurs porteurs doit donc intervenir tout en sauvegardant les spécificités géographiques et démographiques de ces régions. Ainsi, le domaine de la pêche est tout indiqué pour être la principale locomotive du développement. Déjà la région de Guelmim-Es Samara enregistre, avec le port de Tan Tan, 15 % de la valeur des débarquements nationaux tandis que le port de Laâyoune recueille, quant à lui, 6,2 % de la valeur des prises. Le potentiel est donc énorme d’autant plus qu’une synergie reste toujours possible avec des pays comme la Mauritanie et le Sénégal. Surtout pour ce qui est de la transformation des produits de mer. Un autre secteur, à forte valeur ajoutée, demeure largement inexploité. Il s’agit du tourisme balnéaire. L’expérience des Iles Canaries pourrait servir de modèle dans le domaine. Surtout s’il on sait que pour des plages deux fois moins longues, ces dernières attirent 10 millions de touristes. Les mines constituent également un moteur de développement extraordinaire. Les phosphates, déjà exploités, à Boukcraâ peuvent donner naissance à une industrie de transformation de pointe. Enfin si les provinces du Sud sont dépourvues, vu le climat, d’une agriculture performante, en revanche la large expérience que les populations de ces régions ont acquis dans le domaine de l’élevage des chameaux et des chèvres pourrait être canalisée dans des coopératives. L’expérience a été déjà tentée et elle a démontré les capacités et le savoir-faire de la population locale. Il s’avère donc urgent de dépasser une certaine économie rentière et informelle qui s’est installée avec l’essor démographique et le foisonnement des équipements, pour fonder des entreprises citoyennes capables de créer la richesse et l’emploi dans le cadre de dispositions juridiques, financières et administratives réaménagées. Les provinces sahariennes peuvent, de ce fait, être le point d’orgue d’un développement inter-régional intégré et harmonieux. L’ambition de la création d’une région charnière entre les pays sub-sahariens et l’Europe du Sud demeure donc légitime et réalisable.

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