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Le FMI approuve une nouvelle ligne de crédit de 4,5 milliards de dollars pour le Maroc

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Finances. Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) vient d’approuver un nouvel accord de deux ans en faveur du Maroc au titre de la Ligne de crédit flexible d’un montant équivalent à environ 4,5 milliards de dollars. Les détails.

La solidité des fondamentaux économiques du Maroc convainc le FMI. Ce dernier vient d’approuver un nouvel accord de deux ans en faveur du Maroc au titre de la Ligne de crédit flexible (LCF), conçue pour la prévention et l’atténuation des crises, d’un montant d’environ 4,5 milliards de dollars. Selon les responsables de l’institution internationale, le Maroc est éligible à la LCF en raison de ses cadres institutionnels et fondamentaux économiques très solides, de son historique de mise en œuvre de politiques très rigoureuses et de son engagement continu à maintenir ces politiques à l’avenir. Les autorités estiment que l’accord LCF a bien servi le pays et demeure l’outil le plus approprié pour l’aider à continuer de reconstituer ses réserves tout en accélérant la mise en œuvre des réformes structurelles dans un environnement extérieur très incertain. «Il s’agit de la deuxième LCF du Maroc, avec un accès réduit conformément à l’objectif des autorités de continuer à réduire l’accès à mesure que les risques le permettent dans le cadre de leur stratégie de sortie progressive. La première LCF a été approuvée le 3 avril 2023 pour un montant de 3,7262 milliards de DTS (équivalent à 417% de la quote-part). Avant la première LCF, le Maroc avait également bénéficié de quatre accords successifs au titre de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) entre 2012 et 2020», explique la même source. À l’issue des discussions du Conseil exécutif sur le Maroc, Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a déclaré: « L’économie marocaine a fait preuve d’une longue expérience dans la mise en œuvre de politiques très fortes et d’une résilience remarquable face aux chocs récents, même si une succession de sécheresses a considérablement réduit la production agricole et poussé le chômage à des niveaux historiques. Les cadres institutionnels et politiques très solides du Maroc ont permis de faire face efficacement à ces chocs, grâce à des politiques budgétaires, monétaires et financières bien calibrées. La récente émission d’obligations sur les marchés internationaux de capitaux à des conditions très favorables témoigne de la très bonne performance des autorités. À l’avenir, les autorités sont déterminées à poursuivre la mise en œuvre de leur ambitieux programme de réformes structurelles en faveur d’une croissance plus résiliente, inclusive, plus verte et tirée par le secteur privé, et à renforcer davantage leurs cadres institutionnels. Le nouveau dispositif de LCF continuera de jouer un rôle essentiel pour soutenir l’engagement du Maroc en faveur de ces politiques et réformes vigoureuses. Le nouveau dispositif LCF continuera également de protéger le Maroc contre les risques de baisse. L’économie marocaine reste vulnérable à la dégradation de la conjoncture économique et financière mondiale, à la hausse des prix des matières premières et à la résurgence des sécheresses. « Les autorités s’engagent à traiter le nouveau dispositif LCF comme une mesure de précaution et à réduire progressivement l’accès, dans le cadre de leur stratégie de sortie, en fonction de l’évolution des risques», affirme-t-on.

Résilience
Selon l’institution internationale, l’économie marocaine a fait preuve de résilience face à de multiples chocs. Ces dernières années, le Maroc a dû faire face à la pandémie mondiale, aux conséquences économiques de l’invasion russe de l’Ukraine, à un tremblement de terre dévastateur en 2023 et à cinq sécheresses en six ans. Si ces chocs ont pesé sur l’activité économique et que les sécheresses successives ont réduit la production agricole et propulsé le chômage à des sommets historiques, les autorités ont réussi à préserver la stabilité macroéconomique grâce à des réponses efficaces en matière de politique budgétaire, monétaire et financière. Elles ont également continué à mettre en œuvre d’importantes réformes structurelles pour concrétiser le Nouveau modèle de développement du Maroc, visant une croissance plus forte, plus verte, plus résiliente et plus inclusive. La croissance à moyen terme est projetée à 3,6 %, soutenue par les projets d’infrastructures prévus et les progrès des réformes structurelles. Les responsables de la même institution affirment cependant que «le Maroc reste fortement exposé à une incertitude élevée et à des risques externes et la marge de manœuvre politique reste limitée par rapport à ce qui serait nécessaire pour atténuer l’impact économique si les risques externes se matérialisaient. Parallèlement, le risque de graves sécheresses continue de mettre en péril le secteur agricole, qui pèse lourdement sur l’économie marocaine, alors que les autorités s’efforcent de remédier à la pénurie d’eau du pays». Pour rappel, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) avait conclu le 17 mars dernier les consultations au titre de l’article IV de 2025 avec le Maroc et a achevé la troisième revue de l’accord de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FSR), qui a été approuvé en septembre 2023. L’achèvement de la troisième revue permet aux autorités de prélever 375 millions de DTS (environ 496 millions de dollars américains), portant le décaissement total au titre de l’accord de la FSR à 937,5 millions de DTS (environ 1,24 milliard de dollars américains). Les responsables du FMI avaient expliqué à ce moment qu’en 2024, l’économie marocaine a résisté à une nouvelle année de sécheresse. La vigueur de la demande intérieure a permis de compenser la faiblesse de la production agricole et l’activité économique ne devrait ralentir que modestement pour s’établir à 3,2 % en 2024. Le déficit du compte courant s’est quelque peu creusé, tandis que le chômage est resté élevé autour de 13 %, reflétant principalement l’impact des pertes d’emplois dans le secteur agricole. La croissance du PIB devrait s’accélérer pour atteindre environ 3,7 % au cours des prochaines années, soutenue par une nouvelle série de projets d’infrastructures et la poursuite de la mise en œuvre du programme de réformes structurelles.

Consultations
Economie. Selon le constat dressé par le FMI au terme des dernières consultations au titre de l’article IV de 2025 avec le Maroc, l’inflation a encore ralenti en 2024, principalement grâce à l’atténuation de l’impact des chocs d’offre. Cela a incité Bank Al-Maghrib (BAM) à abaisser son taux directeur à deux reprises, en juin et en décembre. Le dirham a continué d’évoluer dans la marge de fluctuation de ± 5 %. «Le déficit budgétaire du gouvernement central s’est amélioré davantage que prévu dans le budget 2024. Le déficit global de 2024 s’est établi à 4,1 % du PIB, soit environ 0,2 % de moins que prévu dans le budget 2024. Cela reflète des recettes fiscales supérieures aux prévisions qui ont plus que compensé la hausse des dépenses. La réforme de la loi organique relative aux finances prévoit l’introduction d’une nouvelle règle budgétaire fondée sur un ancrage de la dette à moyen terme. La mise en œuvre du programme de réformes structurelles annoncé s’est poursuivie. D’autres mesures ont été prises pour restructurer les entreprises publiques, rendre opérationnel le Fonds Mohammed VI pour l’investissement et mettre en œuvre la nouvelle Charte de l’investissement», affirme le FMI. Et de conclure: «Le Maroc a continué de progresser dans le renforcement de sa résilience au changement climatique dans le cadre de l’accord RSF. Les mesures mises en œuvre dans le cadre du troisième et dernier examen de l’accord RSF visent à mieux protéger les ressources en eaux souterraines, à préparer le terrain pour un changement dans la tarification de l’eau, à améliorer le cadre réglementaire du marché de l’électricité pour encourager la production d’énergie renouvelable par le secteur privé et à renforcer la résilience des systèmes budgétaire et financier aux risques liés au changement climatique».

 

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