Le bras de fer entre le gouvernement et les grévistes du secteur du transport aurait pris fin après le report de l’examen du projet du Code de la route à la Chambre des conseillers. La décision du report a été annoncée, samedi 11 avril, à Rabat par le président de la Chambre des conseillers, Maâti Benkaddour et le ministre de l’Equipement et du Transport, Karim Ghellab. Les deux responsables ont affirmé que ce report devrait permettre de recevoir et d’examiner l’ensemble des observations et propositions des professionnels du secteur du transport.
«La conjoncture actuelle requiert davantage de temps pour examiner le projet du Code de la route, d’où le report de son examen au sein de la Chambre des conseillers», a expliqué le président de la Chambre des conseillers. Ainsi et dans le cadre de la concertation avec les professionnels du secteur, il sera procédé à l’organisation de réunions au niveau de la direction des transports routiers à Rabat et des différentes wilayas pour recevoir les propositions des professionnels. Selon M. Benkaddour, les conseillers ne reprendront l’examen du projet qu’une fois que la commission des finances, de l’équipement, de la planification et du développement régional aura examiné ces propositions.
«Suite aux débats au sein de la commission et aux grèves qu’a connues le secteur et après des discussions entre le gouvernement et la Chambre des conseillers, il a été décidé le report de l’examen du projet du Code de la route dans l’attente de recevoir les revendications des syndicats et des professionnels afin d’en prendre compte lors des débats en commission», a affirmé le ministre de l’Equipement et du Transport. M. Ghellab a mis l’accent sur la disposition du gouvernement à prendre en considération «les amendements objectifs».
Il a noté que le gouvernement est déterminé à adopter un Code de la route équilibré qui protège les citoyens, redresse la situation dangereuse des accidents de la circulation au Maroc et préserve les intérêts des employés et des professionnels du secteur. Le ministre de l’Equipement et du Transport qui avait rejeté dans une déclaration récente les arguments des grévistes, a mis l’accent sur l’importance de la culture de dialogue. Un dialogue qui a permis, selon M. Ghellab, de franchir des étapes importantes dans plusieurs réformes.
Les professionnels du secteur du transport estiment, pour leur part, que le gouvernement n’aurait pas respecté leur demande d’annulation des peines privatives de liberté.
Le ministère du Transport avait indiqué au lendemain du premier jour de la grève que le projet du Code de la route, à l’origine de cette escalade, était «encore à l’étude à la Chambre des conseillers». Dans un communiqué rendu public, mardi 7 avril, le ministère du Transport a précisé que le projet controversé, soumis au Parlement pendant plus de deux ans, avant son amendement et son adoption le 19 janvier 2009 par la Chambre des représentants, est toujours en cours de discussion au Parlement. Le communiqué a précisé que la version actuellement à l’étude comprend tous les amendements que le ministère s’est engagé à introduire au terme du long processus de dialogue qui a duré de mars à juin 2007 et concerné 62 organisations syndicales et professionnelles représentant les secteurs du transport public routier.
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