Les cours de l’or noir ne cessent de monter vers de nouveaux sommets. Mercredi 21 novembre, les prix du pétrole ont de nouveau secoué les marchés internationaux, pour frôler à une dizaine de cents les cent dollars pour le seul baril sur les marchés américains. Cette flambée est principalement liée à la dégringolade que connaît le billet vert, mais aussi aux craintes générales sur l’état de l’approvisionnement. Face à cette situation, le Maroc mise sur la Caisse de compensation pour éviter au citoyen de subir le poids de cette hausse des prix du pétrole
A ce titre, le ministre chargé des Affaires économiques et générales, Nizar Baraka, a affirmé, mardi dans des propos relayés par l’agence de presse MAP, que la Caisse de compensation continuera de subventionner les hydrocarbures pour l’année 2008. Et ce, pour répondre à l’accroissement de la consommation nationale, qui s’est hissée de 17% entre 2002 et cette année, sans oublier la flambée des cours mondiaux.
M. Baraka a indiqué que le gouvernement a traité et continuera à traiter la hausse exorbitante des prix des hydrocarbures avec toute responsabilité afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens et de renforcer la compétitivité du tissu économique national.
D’autre part, Amar Achaikh, président de la Commission des finances et du développement économique, a souligné qu’il deviendra urgent pour le gouvernement marocain de renflouer les Caisses de compensation, si cette tendance haussière continue.
Soulignons, également, que la loi de Finances au titre de l’année 2008 est établie sur la base d’un niveau de prix de 75 dollars le baril.
Au plan international, il est utile d’indiquer que dans la nuit de mardi à mercredi, le baril de light sweet crude, dont la livraison est prévue pour le mois de janvier prochain, a signé une nouvelle performance en bondissant à 99,29 dollars le baril.
Le brent de la mer du Nord, pour sa part, a atteint 96,53 dollars le baril.
Les analystes, déconcertés, se disent pris de courts par ces nouveaux bonds des cours, du fait qu’ils s’attendaient plutôt à une certaine phase de latence avant une nouvelle hausse.
À ce niveau, les raisons de cette hausse démesurée s’articuleraient autour d’un approvisionnement mondial restreint et les craintes liées à la montée de la demande en produits de chauffage en prévision de la période d’hiver.
Pour sa part, les échos de la réaction de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mettent en avant le contraire des thèses avancées par les analystes, soutenant que l’approvisionnement du marché pétrolier ne pose pas de problèmes. Cette organisation, qui représente près de 40% de la production mondiale, argue que la hausse des prix découle des insuffisances dans la chaîne de raffinage (ce qui se solde par des stocks abondants de pétrole brut, mais pas assez de produits transformés), et des spéculateurs, par les profits alléchés. L’afflux de liquidités sur les marchés des matières premières en général, et la multiplication des foyers de risques géopolitiques, chez les gros producteurs comme l’Iran, l’Irak ou le Nigeria, participent aussi à la spirale de la hausse.
Mercredi matin, les craintes allaient croissantes, en attendant la publication des chiffres des réserves pétrolières américaines. Cela pourrait être la catapulte qui pousserait à nouveau le prix du baril à plus de 100 dollars. Certains analystes soutiennent que même en cas de publication de réserves à la hausse, le seuil des 100 dollars n’est plus trop loin et qu’il est même prévisible.