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Le HCP fait état d une baisse du chômage et du sous-emploi au Maroc

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Il faut croire que le Maroc fait mieux que ses voisins en matière de création d’emploi. C’est du moins ce que dévoile la dernière enquête du Haut-Commissariat au Plan qui divulgue que le Maroc compterait environ 66.000 chômeurs en moins.
En effet, si en Europe la crise ne cesse de sévir et le taux de chômage grimpe en continu, au Maroc ce taux aurait connu une baisse remarquable. Comme le met à l’évidence le HCP dans sa dernière note d’information sur le marché d’emploi, le taux de chômage a connu un recul de 6,5% au deuxième trimestre 2012 pour s’établir à 8,1% au niveau national contre 8,7% au même trimestre de l’année 2011. Ce constat fait que 949.000 Marocains ont été recensés «chômeurs» au deuxième trimestre de l’année 2012, alors qu’ils étaient 1.015.000 une année auparavant. Une régression à attribuer essentiellement à trois grands secteurs créateurs d’emploi, à savoir les services, le BTP et «l’agriculture, forêt et pêche».
Compte tenu de ces activités, c’est tout naturellement le milieu urbain qui a connu plus de dynamique d’emploi (voir encadré p. 6). Ce même milieu serait celui le plus touché par le chômage et absorbe 80% de la population non active. En effet, si l’on se réfère aux chiffres fournis par le HCP, quatre chômeurs sur cinq sont des citadins dont plus de 25% diplômés de niveau supérieur. Chose qui n’est pas sans relever la grande problématique de l’inadéquation emploi-formation. Il est à noter par ailleurs que 25,6% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite à l’arrêt de l’activité de leur établissement ou au licenciement.
Toutefois, il serait intéressant de mettre le point sur une notion qui ne serait pas sans relativiser celle du chômage au Maroc qui, rappelons-le, s’est établi à 8,1% au deuxième trimestre de l’année 2012. La situation étant contraignante, un nombre non négligeable des actifs trouve refuge dans des emplois où les conditions ne sont pas forcément acceptables. Dans ce qui est appelé communément sous-emploi, la rémunération est souvent insuffisante ou inadéquate par rapport à la formation ou la qualification reçues. Au Maroc d’aujourd’hui, elles seraient 1.027.000 personnes à exercer un emploi précaire et instable, soit environ 9,6% des actifs occupés âgés de 15 ans et plus.
Ceci dit, la crise européenne n’a pas manqué de pénaliser le tourisme marocain qui continue en plus de cela de subir les aléas d’un monde en pleins bouleversements géopolitiques. De ce fait, la branche «hôtels et restaurants» aurait enregistré à elle seule des pertes importantes d’emploi avec pas moins de 13.000 postes entre le deuxième semestre 2011 et celui de l’année en cours. Le même scénario a été constaté au niveau du transport terrestre où en marge d’une année 42.000 postes ont été supprimés. Ces pertes d’emploi ont également été relevées au niveau du secteur de l’industrie avec 38.000 postes d’emploi en moins, soit une baisse de 3% du volume d’emploi dans le secteur. Il est toutefois à noter que si certains secteurs stratégiques ont connu ces pertes d’emploi, d’autres les ont plus ou moins compensés (voir encadré page 6). En effet, si l’on se base sur les données du HCP, entre le deuxième trimestre de l’année 2011 et la même période de 2012, 112.000 postes d’emploi ont été créés. Ceci résulterait en principe du fait que durant cette même période, le Maroc a vu d’une part la création de 164.000 postes en milieu urbain et d’autre part, une perte de 52.000 postes en milieu rural.

112.000 postes créés : Les citadins raflent tout!
D’après le HCP, 192.000 postes d’emploi rémunérés ont été créés au cours de la période entre le deuxième trimestre 2011 et celui de 2012, résultat d’une création de 148.000 postes en milieu urbain et de 44.000 postes en milieu rural. L’emploi non rémunéré, composé principalement d’aides familiales, a enregistré une baisse de 96.000 postes en zones rurales et une hausse de 16.000 postes en zones urbaines, soit au total 80.000 postes d’emploi perdus. Quant aux pertes d’emplois non rémunérés, elles ont été relevées principalement dans le secteur de l’«agriculture, forêt et pêche» avec -86.000 postes dont plus des deux tiers sont des femmes. En conséquence, le volume global de l’emploi est passé, entre les deux trimestres, de 10.595.000 à 10.707.000, soit une création nette de 112.000 postes d’emploi. Par ailleurs, la répartition de ce chiffre se fait de façon disparate  dans la mesure où l’urbain en absorbe plus 164.000 postes au moment où en zones rurales, 52.000 postes ont été perdus. Cependant, d’après le HCP, le taux d’emploi serait passé de 45,2 à 45% augmentant ainsi de 0,4 point en milieu urbain et moins d’un point en milieu rural.

En milieu rural, «tous» les services ont perdu des emplois
Si l’on ôte de la liste, les BTP qui ont créé 18,000 emplois, pratiquement tous les autres secteurs ont perdu des emplois en milieu rural. A commencer par l’agriculture, forêt et pêche où pas moins de 31.000 postes ont été supprimés. Chose qui a fait que ce secteur a enregistré une baisse de 0,8% de son volume d’emploi. La même tendance a été constatée au niveau du secteur de l’industrie. L’artisanat inclu, ce secteur aurait perdu 18.000 postes et sa capacité de création d’emploi aurait ainsi baissé de 8% par rapport à l’année précédente. Ce taux a chuté de 2,3 % pour les «services» où 16.000 postes ont été perdus et il en serait de même pour «les activités mal désignées» qui comptent désormais 5.000 postes de moins.  En milieu urbain en revanche, à l’exception du secteur de l’«industrie y compris l’artisanat» qui a perdu 20.000 postes, tous les autres secteurs ont contribué à la création d’emplois. Les «services» auraient ainsi créé 126.000 emplois, l’«agriculture, forêt et pêche» 40.000 postes d’emploi et les BTP ont contribué à cette dynamique avec 16.000 postes d’emploi créés.

Ces champions en matière de création d’emploi
Ce sont les services, les BTP et «l’agriculture, forêt et pêche» qui seraient à l’origine des 112.000 emplois créés en 2012. D’après le HCP, les «services» ont connu une hausse de l’emploi dans le secteur qui a atteint les 2,7%. Ce qui équivaut à environ 110.000  nouveaux postes créés.  
Ces nouveaux emplois ont été enregistrées essentiellement dans les branches du «commerce de détail et réparation d’articles domestiques» avec 48.000 postes, les services personnels avec 30.000 postes et les services d’éducation qui ont créé près de 19.000 postes.
Par contre, des pertes ont été enregistrées au niveau de certaines branches de ce secteur notamment le «transport terrestre» et «hôtels et restaurants» avec respectivement 42.000 et 13.000 postes créés.
Après les «services» ce sont les BTP qui ont créé le plus d’emploi avec 34.000 nouveaux postes suivis de l’«agriculture, forêt et pêche» avec 9.000 postes (+0,2%). En revanche, des pertes d’emploi ont été relevées au niveau du secteur de l’industrie où 38.000 postes ont été supprimés.

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