La fin du calvaire des réfugiés à travers le monde dépend d’un «engagement politique» de la part des parties au conflit. C’est ce qu’a souligné le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, lors de l’ouverture de la 58ème session du Comité exécutif du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), réuni à partir de lundi à Genève. M. Guterres a cité le cas des camps de Tindouf où cet «engagement politique» est une nécessité pour résoudre le conflit. «Nous devons persister dans notre action même si nous savons, en tant qu’humanitaires, que les solutions sont souvent politiques», a-t-il dit, faisant constater que «lorsqu’on voyage à Tindouf en Algérie, il apparaît clairement que nous devons aller au-delà des engagements pour améliorer les conditions de vie dans les camps». L’Algérie, qui donne refuge au Polisario, est citée nommément par le responsable onusien comme étant partie prenante à un conflit qui, 32 ans durant, a généré autant de drames inutiles. Répondant à l’intervention de M. Guterres, l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume du Maroc auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Mohamed Loulichki, a soutenu que le Royaume «adhère entièrement à l’appel du haut responsable onusien pour un engagement politique» en faveur des Sahraouis marocains séquestrés à Tindouf. Le responsable marocain a apporté la preuve que le Royaume du Maroc s’est déjà résolument engagé sur cette voie, et qu’il suffit de rappeler que seul le Maroc a pu présenter auprès des Nations Unies une initiative crédible et sérieuse visant à régler le conflit autour du Sahara, en l’occurrence l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie au Sahara. «Le Maroc a présenté officiellement au Conseil de sécurité un plan d’autonomie substantiel qui a été internationalement salué et apprécié», a précisé l’ambassadeur du Maroc à Genève, en réitérant l’engagement du Royaume à mettre en oeuvre les mesures de confiance agréées, particulièrement les visites familiales, en attendant l’aboutissement des négociations engagées à Manhasset et qui se poursuivront en novembre prochain à Genève. Évoquant les difficultés liées au dénombrement de la population des séquestrés, M. Loulichki a appelé à «un recensement objectif et crédible des ressortissants marocains séquestrés dans les camps de Tindouf».
Le responsable marocain a montré d’un doigt accusateur les autorités algériennes qui ont tout fait pour bloquer l’opération du recensement. Le diplomate marocain a fait savoir que «les appels répétés du HCR à conduire un recensement de la population vivant dans les camps de Tindouf se sont toujours heurtés au refus de l’Algérie», précisant que «le refus du gouvernement algérien de procéder au recensement ou d’autoriser le HCR à s’acquitter convenablement de son mandat n’ont d’autres explications que la volonté des responsables de ce pays à utiliser les souffrances des populations des camps pour bloquer toute perspective de solution». Et ce n’est pas tout … Depuis 1975, le Maroc demande un recensement crédible de la population des camps de Tindouf, et depuis cette date, le gouvernement algérien refuse systématiquement d’accomplir ou de permettre ce recensement, a-t-il relevé.
Une obligation de l’Etat algérien qu’elle doit accomplir en sa qualité d’Etat partie à la Convention de 1951 envers le HCR et la Communauté internationale, une exigence vis-à-vis des populations des camps et de leurs familles vivant au Maroc, une revendication du Maroc et des Etats donateurs en matière d’assistance humanitaire, et un préalable pour déterminer le volume de l’assistance humanitaire fournie par le HCR, les Etats donateurs et les ONG et mettre fin à son détournement, a-t-il martelé.