El Othmani, un Sinbad des temps modernes
Depuis son investiture, Saâd -Eddine El Othmani, ministre des affaires étrangères et de la coopération, a enchaîné déplacements, visites officielles, rencontres et réceptions. Un calendrier très chargé sillonnant le monde entier en reliant les Etats-Unis au Japon passant par l’Espagne, la Turquie, la Tunisie et l’Algérie pour ne citer que ceux-là. Mais c’est surtout au niveau de ce dernier pays, qui d’ailleurs fut celui de sa première visite officielle à l’étranger, que M. El Othmani a fait sensation. En effet, il a réussi à travers ce premier déplacement à soulever un dossier cher aux deux pays, à s’avoir l’ouverture des frontières maroco-algériennes et à faire renaître le rêve de l’UMA. Presque trois mois après ce voyage, les frontières terrestres sont toujours fermées et aucun signe en provenance d’Alger ne laisse présager une telle issue. La date de la très attendue réunion de la Haute commission mixte n’est pas encore fixée au même titre que le sommet des pays du Maghreb en Tunisie. Autant de rendez-vous suspendus qui devraient interpeller M. El Othmani. Sur un autre volet, les visites auront été plus fructueuses au niveau de la Mauritanie, de la Turquie, de la Tunisie, de l’Égypte et de l’Espagne traduisant la volonté de ces pays frères et voisins de culture d’entretenir des relations privilégiées avec le Royaume. Bilan de 100 jours assez conséquent pour M. El Othmani qui promet beaucoup pour l’avenir.
Le Ramed, un pas de géant dans les annales de la santé
L’un des faits ayant marqué les 100 jours du gouvernement Benkirane est le lancement de la généralisation du Régime d’assistance médicale (Ramed). Ce projet ayant traîné entre étude et approbation a vu le jour sous l’égide du ministre Elhoussaine Louardi. Le mardi 13 mars marque ainsi un tournant sur la scène sociale et médicale. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé la cérémonie du lancement de l’opération Ramed qui devra bénéficier à environ 8,5 millions de personnes économiquement faibles, soit 28 % de la population marocaine dont 4 millions vivant en état de pauvreté et 4,5 millions en situation de vulnérabilité. Le nouveau régime bénéficiera de droit à également 160.000 personnes parmi lesquelles figurent les détenus, les sans-abri et les orphelins. Les bénéficiaires du Ramed sont couverts sans aucune discrimination due à l’âge, au sexe et à leurs antécédents pathologiques ou à leurs zones de résidence. Les personnes en situation de pauvreté bénéficieront gratuitement du Régime d’assistance médicale, tandis que celles en situation de vulnérabilité devront payer 120 dirhams par personne sans dépasser 600 dirhams par foyer. Pas plus tard que cette semaine, le Souverain a procédé à la remise des cartes Ramed aux premiers bénéficiaires. Notons que ce régime sera opérationnel à partir de janvier 2013.
Ramid, le ministre rebelle
Mustapha Ramid ne passe pas inaperçu. La où il fait parler de lui. Le ministre de la justice et de la liberté se veut incontestablement l’enfant rebelle du gouvernement Benkirane. Un homme de polémiques par excellence. Il se démarque facilement par sa courageuse décision à faire don de ses organes après sa mort. Un choix qui a été applaudi par toutes les composantes de la société marocaine. Autre événement-phare de son investiture, la grâce royale accordée à trois grandes figures salafistes à l’occasion de Aid Al Mawlid. Or, M. Ramid n’a pas tardé à se révolter et ce en créant le buzz en qualifiant Marrakech de ville de péché. Les propos balancés par Mustapha Ramid ont provoqué la colère des acteurs du tourisme ainsi que les membres du gouvernement. Outre de cet incident, le département de Ramid connaît une perpétuelle tension. Les fonctionnaires du ministère ne cessent de mener des grèves, poussant le ministre à procéder au prélèvement sur salaire des fonctionnaires ayant observé une grève injustifiée au sein de son département.