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ALM : Dans un environnement mondial où le mot d’ordre est la mondialisation, quelle évolution pourrait connaître le rôle de l’Etat au Maroc ?
Thedore Ahlers : L’économie a changé, la société ne cesse d’évoluer du local vers le global. De nouveaux besoins et de nouvelles tendances se font ressentir. Cela implique évidemment de nouvelles formes d’organisation institutionnelle et gestion politique du pays et engendrer une mutation profonde du rôle de l’Etat. A la notion de souveraineté vient s’ajouter celle de la prise en considération des besoins et attentes du citoyen. Besoin donc est de réfléchir sur les meilleures moyens de rendre l’accès à certains services pour ses citoyens plus facile, dans un cadre où chacun a le droit de vivre, travailler, s’exprimer…en toute liberté. Il ne s’agit nullement d’une rupture avec le passé, mais plutôt d’une évolution historique somme toute logique. Le rôle de l’Etat n’est désormais plus d’être présent dans tous les niveaux de la prise de décision, mais d’essayer de répondre aux besoins de la population dans des secteurs bien définis tels que l’éducation et la santé. C’est la nouvelle étape à franchir pour le Maroc qui dispose de tous les moyens, matériels comme humains, pour y arriver.
Cela veut-il dire qu’il doit reculer sur les autres aspects de la gestion publique ?
Comme je vous ai dit, c’est une évolution vers laquelle doit tendre tout pays qui se veut libre et qui s’inscrit dans cette marche universelle vers le développement. Ceux qui ne se plient pas à ce nouveau mode de gouvernance se retrouveront immédiatement exclus.
Leur développement en pâtirait certainement. D’autant qu’à mon avis, le rôle de l’Etat en tant que garant de la sécurité, stabilité et prospérité ne fera que se confirmer. Le changement s’opérera certes au niveau des tâches et modes de fonctionnement mais donnera davantage de légitimité à l’Etat. La création des moyens d’assurer des conditions économiques qui rendent sa dignité à tout un chacun, par la création d’emploi, l’augmentation du taux de scolarisation, la facilitation de l’accès aux soins médicaux. Tout cela mérite que l’on réoriente le rôle de l’Etat.
Une démocratisation brutale, ne risque-t-elle pas de nuire aux valeurs nationales
Il ne s’agit pas pour l’Etat d’abandonner sa fonction première qu’est celle de sauvegarder les valeurs morales et nationales qui régissent le pays. Bien au contraire, il sera amené à rendre compte aux citoyens de ses actions pour le renforcement de ces valeurs. Une période transitoire s’impose, cela est certain. Mais cette crainte n’a nullement lieu d’être. La force sera celle de la loi. L’Etat et les institutions qui le gouvernent tireront encore plus de légitimité à faire respecter ses principes.

• Propos recueillis par Q.T.

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