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Le nouveau président du RNI promet une alliance politique avant les élections de 2012

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La page de la présidence de Mustapha Mansouri est définitivement tournée. Sans surprise, le Conseil national du Rassemblement national des indépendants (RNI), réuni à Marrakech, a élu, samedi 23 janvier, Salaheddine Mezouar à la tête du parti. M. Mezouar, qui dirigeait un «courant réformateur» au sein de la formation, a obtenu 610 voix. Un plébiscite, si l’on sait que son adversaire, Rachid Sassi, membre du Conseil national, n’a obtenu que 8 voix au terme d’un scrutin à bulletin secret. Une procédure à laquelle le président de la session, l’ancien président de la Chambre des conseillers, Maâti Benkadour, a recouru suite à une demande formulée par M. Sassi, après avoir annoncé auparavant l’élection à l’unanimité de M. Mezouar sans recourir au vote. Le recours aux urnes a renforcé, selon les deux parties, la légitimité de l’élection du ministre de l’Economie et des Finances en tant que président du RNI. A l’issue du vote, M. Mezouar a affirmé son intention de faire du RNI un parti fort dans la perspective des législatives de 2012, mettant l’accent sur la nécessité d’élargir la base de sa formation politique et de renforcer sa force attractive. Il a également rendu hommage à son prédécesseur Mustapha Mansouri qui, a-t-il dit, a conduit le parti durant une «période délicate», dans une déclaration relayée par l’agence MAP. Le RNI est animé de la «détermination à assumer un rôle essentiel sur la scène politique nationale», a-t-il souligné, estimant que son parti a «inauguré une nouvelle méthodologie de débat au sein des partis» qui ne conduit pas nécessairement à la «régression ou à des scissions», faisant allusion à l’action de son mouvement réformateur.
La réunion du Conseil national du RNI à Marrakech a été une «victoire» pour le parti en ce sens qu’elle lui a permis d’inaugurer «une nouvelle étape avec de nouveaux défis à relever avec détermination», a-t-il ajouté. La convocation du Conseil national du RNI avait soulevé une polémique entre son ex-président et M. Mezouar, président du «mouvement réformateur», autour de la légitimité de cette réunion, mais la question a été tranchée lorsque la Cour d’appel de Rabat avait confirmé le rejet en première instance de la demande d’interdiction de cette réunion, convoquée par le mouvement réformateur. Pour l’avenir, le RNI compte aborder les élections législatives de 2012 dans le cadre d’alliances préétablies, a annoncé le nouveau président du parti. «Nous n’irons pas seuls aux élections 2012 mais dans le cadre d’alliances préétablies», a déclaré M. Mezouar lors d’une conférence de presse, ajoutant que «l’échéance 2012 marquera le passage d’une phase de transition démocratique à une phase de normalisation politique».  Les réformateurs du RNI ont accueilli avec grande satisfaction l’élection de Salaheddine Mezouar, nouveau président du RNI. «L’élection de Salaheddine Mezouar à la tête du RNI est l’aboutissement d’un processus que nous avons déclenché il y a quatre mois. Aujourd’hui et après que notre projet ait abouti, nous allons s’asseoir autour de la table pour discuter de l’avenir du parti étant donné que le discours prononcé par Mezouar samedi, en marge des travaux du Conseil national, trace la nouvelle ligne directrice du parti pour les échéances à venir», précise à ALM Rachid Talbi Alami, membre du bureau exécutif du RNI.

 Le RNI élit le troisième président de son histoire

Depuis la création du Rassemblement national des indépendants (RNI) en octobre 1978, Salaheddine Mezouar est le troisième président qui prend les commandes du parti de la Colombe. En effet, l’ex-Premier ministre Ahmed Osman a assuré le poste de président de cette formation politique depuis 1978 jusqu’en 2007. Ainsi, en avril 2007, une partie du bureau politique mécontente de la gestion de la formation a réussi à élire Mustapha Mansouri, ministre de l’Emploi à l’époque, à la tête du parti face à la candidature de feu Mustapha Oukacha. Aujourd’hui, et après moins de trois ans de la présidence de Mustapha Mansouri, c’est Salaheddine Mezouar qui prend le relais. Cette fois aussi, c’est un courant au sein du bureau exécutif, baptisé «Mouvement réformateur», qui a réussi à renverser le président.Le RNI a participé, depuis 1981, dans plusieurs gouvernements puis dans le gouvernement d’alternance. Le RNI fait partie de la majorité gouvernementale depuis 2002. Lors des élections législatives du 27 septembre 2002, le parti a obtenu 41 sièges au Parlement ce qui lui a permis de se positionner comme quatrième force politique du Maroc après l’USFP, le parti de l’Istiqlal et le PJD. Le RNI a réussi à conserver sa position lors des élections législatives de 2007 en obtenant 34 sièges. Lors des élections communales du 12 juin, le RNI a occupé la troisième place avec 4112 sièges suivant le Parti Authenticité et Modernité (PAM) et le parti de l’Istiqlal.

Biographie de Salaheddine Mezouar

Salaheddine Mezouar, qui a été élu à l’unanimité, samedi à Marrakech, par le Conseil national du RNI, à la présidence du parti, est né le 11 décembre 1953 à Meknès. M. Mezouar est titulaire d’un Diplôme supérieur pour dirigeants INSEAD à Fontainebleau (France), d’un diplôme du cycle supérieur de gestion de l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE) à Casablanca, du diplôme d’études approfondies (DEA) à l’Université des sciences sociales de Grenoble (France) et d’un Master en sciences économiques (économie de développement) à la même université. Entre 1986 et 1991, il a exercé la fonction de chef de division et de chargé de mission à l’Office d’exploitation des ports (ODEP), avant d’occuper le poste d’administrateur-directeur général d’une société privée de textile. Il a également occupé le poste de président de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH) et président de la Fédération textile et cuir au sein de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).  En 2004, il a été nommé ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l’économie, avant d’être désigné, le 15 octobre 2007, ministre de l’Economie et des Finances, poste qu’il occupe jusqu’à aujourd’hui.
Ancien vice-président du Raja Club Athletic, M. Mezouar a eu une carrière de sportif en tant que basketteur. Il a été même capitaine de la sélection nationale.

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