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Le PJD apprend la politique politicienne

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Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) a réussi à s’assurer le vedettariat des élections communales malgré sa faible participation et le nombre réduit des sièges qu’il a obtenus dans le scrutin du 12 septembre. Avec un taux de participation ne dépassant pas 3.48 % et 593 élus, cette formation politique s’est imposée comme un partenaire incontournable non seulement pour tous ceux qui aspirent à la présidence de leurs communes. Ainsi, les dirigeants du PJD ont élaboré une stratégie des plus intelligentes sur la scène politique au lendemain des élections communales. Ce constat s’impose à tous et nul ne peut prétendre le contraire. Le PJD est actuellement l’unique parti politique qui se comporte dans le cadre des règles de l’action partisane telles qu’elles existent dans tous les partis politiques qui se respectent dans les pays de tradition démocratique. Ainsi, il faut reconnaître que les élus de ce parti se sont jusqu’à maintenant distingués par leur discipline individuelle et collective vis-à-vis de leur direction centrale en ce qui concerne les négociations en cours pour la formation des coalitions au niveau local. Les directives du secrétariat général du parti étaient claires dès le début: les négociations pour la conclusion d’accords de coalition ou de soutien d’un candidat dans les grandes villes sont du ressort de la direction centrale. Ce principe est entièrement respecté par les élus du parti qui sont toujours à l’écoute des consignes qui leur parviennent du quartier général. Même au niveau central, le pouvoir décisionnel a été délégué par les dix-sept membres du Secrétariat général à une cellule formée par trois personnes seulement. Il s’agit de Saad Eddine Othmani, Lahcen Daoudi et Abdellah Baha. Ces trois ont été investis de la mission de mener les pourparlers tant au niveau central que régional. Une décision que personne n’a contesté d’ailleurs. Aussi, l’on a vu comment les membres élus des conseils de la ville attendent les consignes de vote et ne prennent aucune initiative lors des contacts au niveau local. À Casablanca, par exemple, les seize membres du PJD au sein du Conseil de la ville ont reçu, jusqu’à maintenant, trois différentes consignes de vote successives. Ainsi, après avoir reçu dans un premier lieu l’ordre de voter pour le candidat du Parti de l’Istiqlal, ils ont été informés par la suite que le parti préférait voter pour le candidat de l’Union Constitutionnelle (UC), Mohamed Sajid, dans le cadre d’une coalition élargie regroupant outre le PJD et l’UC, les partis du pôle haraki à savoir le Mouvement Populaire (MP), le Mouvement National Populaire (MNP) et l’Union Démocratique (UD). Malgré ce changement de position au niveau central, les élus du PJD n’ont manifesté aucun désarroi et continuent à attendre les nouvelles consignes de vote de la part du secrétariat général. C’est cet engagement de la base à suivre les instructions du sommet qui fait la force du PJD face aux autres formations nationales. Et l’observation de tout ce qui passe actuellement dans les coulisses prouve que les formations politiques nationales sont divisées en deux catégories. D’abord il y a celles qui entrent en compétition électorale avec des candidats qui débarquent dans le parti la veille du scrutin, ce qui ne leur permet en aucun cas de les contrôler une fois qu’ils sont élus. D’autre part, il y a les partis qui regroupent plus de « dirigeants » que de troupes et dans lesquels tout le monde se croit en dessus de la décision centrale et s’érige en tant que négociateur et décideur. Si l’essence de toute initiative partisane est de réunir des personnes autour d’un projet de société ou d’un programme politique, il est clair que certaines formations politiques nationales ne se réunissent qu’autour d’intérêts personnels et individuels. D’où la force du PJD qui profite des faiblesses structurelles et de l’indiscipline des élus des autres partis politiques pour s’ériger en tant que force politique incontournable dans la formation des bureaux des conseils communaux alors qu’il est minoritaire.

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