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Le PJD irrité, le Mouvement populaire approuve

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Prudentes et réfléchies sont les réactions des partis de la majorité par rapport au mémorandum de Hamid Chabat, secrétaire général de l’Istiqlal, adressé récemment au chef de gouvernement.
L’examen minutieux du document de 31 pages critiquant le gouvernement et l’invitant à accélérer un remaniement ministériel dominera les réunions des bureaux politiques du PJD, du MP et du PPS.
Mais ce sont les islamistes qui se sentent les plus visés par la sortie médiatique fracassante de Hamid Chabat et ce jusqu’à la confusion. «Avant l’envoi de ce mémorandum, le PJD avait pris la décision de ne jamais répondre aux déclarations de Hamid Chabat. Aujourd’hui, on doit s’interroger lors de la réunion du bureau politique prévue ce samedi sur la nécessité de remettre en cause cette consigne ou de s’y tenir», a déclaré à ALM Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du PJD. Et d’autres questions taraudent les islamistes. Quelles sont les motivations d’une telle sortie médiatique? Est-ce qu’elle émane de la volonté de résoudre les problèmes internes de l’Istiqlal ou a-t-elle des raisons politiques plus profondes ? «Aujourd’hui, le PJD doit répondre à ces questions avant de réagir», souligne Abdellah Bouanou, ajoutant que l’attitude de Hamid Chabat de ne pas passer par le canal du mécanisme politique de la concertation pour diffuser ses idées et en débattre avec ses alliés prête à confusion. Même son de cloche mais avec plus de réserve et de retenue du côté du PPS dont le bureau politique va se réunir ce jeudi. «La situation politique nous impose d’éviter d’entrer dans la logique des déclarations et contre-déclarations», a déclaré à ALM Rachid Rokbane, président du groupe parlementaire du progrès démocratique. Dans ce sens, le camarade de Nabil Benabdellah rejoint la position des islamistes : «Le débat autour de ces questions de remaniement devrait avoir lieu à l’intérieur des mécanismes de concertation de la majorité et ce pour préserver la cohésion de la coalition gouvernementale et renforcer sa coordination».
Mais pour Mohamed Mobdii, chef du groupe parlementaire MP, l’approche du secrétaire général du PI doit être respectée. «Hamid Chabat est entouré d’une équipe avec une nouvelle dynamique, une vision, des idées et des ambitions qu’il faut savoir écouter et gérer avec responsabilité, non ridiculiser», met en garde M. Moubdii. «Parce que c’est un allié important», justifie-t-il, soulignant que «M. Chabat n’a pas participé à l’élaboration de la charte de la majorité, ainsi qu’à la formation du gouvernement, aujourd’hui il veut mettre sa touche».
«L’idée de faire le bilan du gouvernement, évaluer ses mécanismes de coordination, s’il y a eu respect ou pas du pacte et revoir ses atouts et chercher de nouveaux moyens pour les consolider est tout à fait normal. Ce sont des questions qui doivent se poser pour tout gouvernement qui se respecte», estime M. Moubdii, ajoutant que le gouvernement actuel ne manque pas de bonne foi et de conscience de la situation, ses alliés y compris. Et de conclure que, toutefois, sur le plan technique le remaniement c’est tout un chantier, et sur le plan politique ce n’est pas seulement la volonté d’un parti qui impose le remaniement, c’est le Roi qui décide.

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