Le scénario de l’alliance Parti de la justice et du développement (PJD) (107 sièges)-Koutla démocratique (117 sièges) tant espéré par le nouveau chef de gouvernement Abdelilah Benkirane ne tient plus la route. Le passage de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) à l’opposition a brouillé les cartes du parti islamiste. Ce dernier est appelé aujourd’hui à chercher d’autres solutions en s’ouvrant sur d’autres forces politiques pour former sa coalition gouvernementale et avoir une majorité confortable au Parlement. Une tâche qui paraît difficile étant donné que le PPS hésite toujours et que le MP et l’UC n’ont pas encore fait de déclaration officielle en faveur de leur participation au futur gouvernement. Mais, malgré tout cela, le PJD se déclare confiant en sa capacité de réunir une majorité pour former un gouvernement fort. «Le passage de l’USFP à l’opposition n’a pas déstabilisé le PJD. Certes, on va prendre cette décision en considération, mais nous disons que ce parti a pris une décision en toute souveraineté. Il a pris une position qu’il croit conforme à sa vision et que nous respectons», souligne Abdelaziz Rebbah, membre du secrétariat général du PJD.
«Décidément, notre premier scénario consistant en une alliance avec la Koutla ne tient pas la route. Maintenant, nous allons chercher d’autres solutions. Nous avions dès le départ dit qu’on est ouvert sur tous les partis sauf le PAM et nous le sommes toujours», précise M. Rebbah. «Nous sommes un parti politique digne de ce nom. Nous nous attendions à toutes les positions possibles. Et nous aurons finalement une majorité. L’essentiel c’est de constituer un gouvernement homogène et fort afin de lancer de véritables projets de développement», indique-t-il. Et de préciser que le PJD tiendra dimanche prochain une réunion de son conseil national afin de déterminer la procédure et les critères pour l’octroi des postes ministériels. Ceci dit, il faut préciser que le choix de l’USFP de passer à l’opposition met le PJD devant d’autres scénarios. Après avoir réussi à faire rallier le parti de l’Istiqlal ayant obtenu 60 sièges lors des législatives, il ne reste pas au PJD beaucoup de choix pour constituer une majorité. Le parti islamiste a aujourd’hui besoin du soutien du PPS, du MP et de l’UC, pour avoir une majorité confortable de 240 sièges. Mais, si le PPS qui hésite toujours choisit de rejoindre l’USFP, le RNI et le PAM à l’opposition, le parti dirigé par Abdelilah Benkirane devra se contenter d’une majorité de 222 sièges. Encore faut-il qu’il convainque Mohand Laenser et Mohamed Abied de participer au gouvernement. La défection de deux partis sur les trois disponibles pour le PJD, à savoir le PPS, le MP et l’UC, mettra le parti islamiste dans une situation délicate. Car il ne parviendra pas de ce fait à réunir la majorité de 198 sièges au Parlement requise pour la formation du prochain gouvernement.