Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) est le seul parti politique parmi les quatre formations ayant obtenu le plus grand nombre de sièges lors des élections législatives du 27 septembre qui ne fait pas partie de la coalition gouvernementale.
Le PJD continuera donc à se positionner dans le camp de l’opposition parlementaire. Un rôle qu’il assume depuis deux ans lorsqu’il avait choisi de ne plus soutenir le gouvernement de l’alternance. Un geste qui avait été interprété par les observateurs politiques comme une stratégie électorale. Le parti islamiste marocain se préparait aux élections législatives et devait donc se démarquer de la politique du gouvernement et bâtir un discours de l’opposition.
Cette stratégie populiste avait donc permis au PJD d’obtenir 42 sièges au sein de la Chambre des représentants.
Aujourd’hui, les observateurs estiment que le fait que la formation islamiste se soit positionnée dans l’opposition entre dans le cadre d’une stratégie long terme qui vise à renforcer davantage la position du parti sur la scène politique avant d’entamer une expérience dans la gestion des affaires publiques. En perspective des élections communales qui auraient lieu l’année prochaine, le parti aura la possibilité en étant dans l’opposition de mieux se préparer. Car, estiment les observateurs, la stratégie des partis islamistes consiste le plus souvent à commencer par la gestion des affaires locales à travers les conseils municipaux qui leur permettrait de se rapprocher davantage des citoyens. Un rapprochement qui est un tremplin sûr vers l’obtention d’une majorité écrasante dans les élections législatives.
En ce qui concerne l’opposition parlementaire, le PJD aura le champ libre et pourra marquer de sa présence les séances de la deuxième Chambre du législatif.
Par ailleurs, il existe un courant au sein de ce parti qui appelle à répéter le même scénario joué par la formation durant le mandat du gouvernement dirigé par maître Abderrahmane Youssoufi. Rappelons que le PJD avait opté dans un premier abord par le soutien du gouvernement bien qu’il ne faisait pas partie de la formation gouvernementale, puis, à l’approche des élections législatives, le parti avait décidé de basculer vers l’opposition. Une décision qui avait été taxée d’opportunisme politique par les observateurs.
Aujourd’hui, les dirigeants du PJD refusent de s’exprimer sur leur positionnement politique au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement et disent vouloir attendre la déclaration du Premier ministre devant le Parlement avant de prendre une décision.