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Le plan Akhannouch pour restructurer la filière des viandes rouges

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Mémorable selon le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, décisive selon le ministre de l’intérieur, prometteuse selon les opérateurs de la filière, la rencontre organisée lundi à Rabat sur «les nouveautés apportées par le décret relatif au contrôle des viandes foraines… et sur l’état d’avancement du contrat-programme 2009-2014» passé entre le ministère et les professionnels de la filière, a également été une occasion de dire les enjeux de la restructuration du secteur et de la placer dans son cadre naturel. Tous ont en effet déclaré qu’elle se situe en plein dans le déroulé du Plan Maroc Vert (PMV) et qu’elle en constitue un maillon essentiel. Les ministres et les présidents des organisations professionnelles ont donc affirmé leur conviction commune que le décret sur la salubrité des viandes rouges et la libéralisation de leur commerce est susceptible d’effet positif non seulement au plan sanitaire, mais encore économique et social. Aziz Akhannouch a résumé le sentiment de l’assistance en déclarant que l’adoption du nouveau décret relatif au contrôle de la salubrité des viandes rouges marque un tournant décisif dans le développement de la filière, qu’il contribuera à créer un marché compétitif et qu’il incitera à l’investissement. En fait, ce nouveau texte est de nature à renforcer les retombées économiques et sociales de l’activité de production et d’échange des viandes rouges. Des retombées substantielles puisque 1.100.000 exploitants -soit 74% de l’effectif pratiquant des activités agricoles-, s’adonnent à l’élevage. En sorte que le secteur génère environ 22 milliards de dirhams de chiffre d’affaires par an pour une production de 439.000 tonnes en 2011 – 436.000 une année auparavant. Grâce à ce volume d’affaires, il entre pour 40% dans le PIB agricole. Cependant ces perspectives sont susceptibles d’être élargies suivant les projections du Plan Maroc Vert qui fixe à la production au seuil de 450.000 tonnes en 2014 et de 500.000 tonnes en 2020. A la clé, un objectif majeur à l’heure des incertitudes que font peser les fluctuations sur les marchés internationaux : celui de la sécurité alimentaire. De surcroît, le secteur fait vivre 1,8 million de personnes et, si les perspectives tracées par le PMV se réalisent en totalité, ce sont 100.000 de plus qui vivront de la production des viandes rouges.
Parce qu’elle a grande importance au plan de la sécurité alimentaire ainsi qu’au niveau économique et social, la filière a bénéficié de mesures d’amélioration qui ont été prises au moyen, notamment, «de l’identification et de la traçabilité, la labellisation des produits, la mise à niveau de la réglementation, la circulation des produits, la recherche appliquée et la modernisation des abattoirs». Modernisation qui a débuté par la mise en place de 8 projets privés intégrés comprenant des unités d’engraissement, d’abattage et de découpe ainsi que par la mise à niveau de 12 abattoirs municipaux. Mais surtout, et les interventions des professionnels à la réunion en ont dit l’importance, la commercialisation est centrale. Car «si des efforts importants ont été déployés pour le développement de l’amont de la filière à travers des mesures d’incitation à la production depuis le PMV, le principal goulot d’étranglement réside au niveau de la gestion des abattoirs et de la commercialisation des viandes régies par des textes réglementaires datant de plus de 60 ans». D’où le décret comme un signal fort en direction des investisseurs privés. Appuyé par des abattoirs modernes privés, il devrait même permettre d’exporter à moyen terme. Le ministre de l’intérieur a semblé avoir été sensible à cet argument et a promis de voir comment concilier entre les droits des communes sur les abattoirs installés sur leur territoire et les impératifs de la gestion privée. «Mais rassurez-vous, a dit Mohand Laenser à l’adresse des professionnels, je suis tout acquis à votre cause, car au final, c’est celle du consommateur». En fait, a-t-il ajouté, «c’est la cause de 34 millions de consommateurs marocains!».
Le ministre a en effet affirmé sa conviction que la libéralisation du secteur des viandes rouges et la modernisation de la logistique de son transport auront le meilleur impact sur la qualité et sur les prix du produit final.

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