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Le printemps des femmes

Le Maroc est déterminé à aller de l’avant dans le processus de la modernisation de ses instances politiques. Car, il est inadmissible que la moitié de sa population continue à vivre à l’écart du domaine de la gestion de la chose publique. Entre 333 représentants de la Nation, nous trouvons à peine deux femmes, qui appartiennent toutes les deux au groupe parlementaire de l’USFP ; et ce, après quarante ans d’exercice législatif.
Dans le même ordre, des élections communales de 1997, qui se sont soldées par l’élection de 24253 conseillers, seules 76 femmes sont arrivées aux postes de représentativité, soit un taux qui ne dépasse pas les 0,3 % du nombre total des élus locaux. Pour remédier à cette situation, les partis de la majorité gouvernementale ont exprimé leur ferme volonté de mettre en place des mécanismes permettant une représentation effective des femmes aux prochaines échéances. Dans une déclaration publiée à l’occasion de la journée mondiale de la femme, ces partis ont fait état de leur intention d’adopter le système des quotas, soit au minimum 20%, pour la représentation des femmes lors des prochaines élections. Ils ont souligné, également, la nécessité de la mise en oeuvre de la déclaration gouvernementale, qui a mis l’accent sur la pleine participation de la femme à la vie politique en perspective des prochaines échéances. Il va sans dire, alors, que l’attribution d’un tel quota, qui consacre 30 sièges aux femmes dans l’enceinte parlementaire, constitue un événement d’une grande importance dans le sens de la modernisation de la vie politique marocaine. De surcroît, il revêt une signification particulière pour les femmes. Car, non seulement il les incite à s’engager davantage dans la vie politique, mais en même temps, il leur permet de présenter leurs doléances et d’accéder aux hautes sphères dirigeantes du pays.
Dans les rangs de certains partis, la procédure du quota a été déjà adoptée lors de leur dernier congrès, comme c’est le cas pour l’USFP, le PPS et d’autres. Mais cela ne constitue pas encore une ligne de conduite de l’ensemble des composantes du champ politique. Loin du discours consommé et démagogique qui s’arrête sur la demande qui rappelle que les femmes constituent la moitié de la population, un constat qui relève du domaine de la démographie, il s’avère que l’approche de la discrimination positive est seule à même de créer les conditions de l’épanouissement de la femme dans le domaine politique. Il est, donc, tout à fait normal que le camp de la conservation soit réticent à l’égard de l’initiative de la majorité. Cela peut se comprendre, mais, en revanche, ce qui ne se comprend pas c’est le mutisme du «front» libéral à ce sujet. Un front qui devrait être à l’avant-garde de la lutte des femmes. Cela étant, il faudrait, peut-être se résigner à réitérer que «la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a».
A bon entendeur salut .

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