Le ras-le-bol de la jeunesse

La jeunesse marocaine n’est pas obligatoirement insouciante, pessimiste sur toute la ligne, incomprise par les autres générations. Loin de ces stéréotypes, la jeunesse se cherche encore. Elle essaye de se frayer son petit bout de chemin dans une réalité très difficile. Et c’est le moins que l’on puisse dire. Sur les bans de l’école déjà, qui est supposée former les générations futures capables d’accompagner le développement de la société marocaine, tant sur le plan politique qu’économique.
De ce fait, les jeunes marocains se retrouvent déchirés entre une formation incomplète, stérile et loin de les doter des outils de travail nécessaires pour se forger un avenir prometteur, et un taux de chômage qui a atteint les 11,7 % en 2002. En effet, sur les 1.196.000 chômeurs au Maroc, les jeunes se taillent la part du lion. Que devons-nous attendre d’un jeune qui se voit sans avenir, qui ne se sent nullement concerné par les multitudes de programmes et d’actions du gouvernement. Son attitude, lors des dernières échéances électorales du 27 septembre dernier, montre bien cet état de fait. Il était clair que le jeune électorat ne s’est pas bousculé aux bureaux de vote, ce fameux vendredi. Ceci voudrait-il dire que ces jeunes ne vouent pas un grand amour à leur pays, à ce cher Maroc ? Du tout.
Ce désintéressement vis-àvis monde de la politique reflète le déphasage existant entre les programmes des partis et les aspirations de la jeunesse marocaine. Unique chose à espérer à présent est que ces mêmes partis politiques puissent oeuvrer en vue de permettre à cette tranche de la jeunesse marocaine, a laquelle S.M. le Roi a ouvert la voie des urnes en décidant de baisser le droit de vote à 18 ans de changer quelque chose à cette situation.