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Légère hausse du chômage

© D.R

Il faut croire que malgré les efforts consentis en matière de création d’emploi, le Maroc ne cesse de souffrir des séquelles de la crise. Au bout d’une année, 43.000 personnes sont venues renforcer les rangs des chômeurs.

En effet, si certains secteurs tels les services, l’agriculture et l’industrie restent en tête des recruteurs, le BTP bien qu’étant le seul à avoir considérablement perdu des emplois (50.000 postes) a largement bouleversé la situation du marché. C’est ce dont fait état l’enquête menée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) autour de la situation du marché de travail en 2013. Tour d’horizon.

Le chômage grimpe en continu. Comme le met en évidence la note d’information du HCP, ce taux est désormais de 9,2% au niveau national. Rien qu’en milieu urbain, 47.000 chômeurs ont été recensés entre 2012 et 2013. En milieu rural par contre, une baisse de l’ordre de 4.000 chômeurs a été constatée.

Cette régression pourrait être attribuée au ralentissement des activités d’un des secteurs qui était auparavant un grand générateur d’emploi. Il s’agit notamment du BTP où, à cause de la crise qui sévit en Europe, une chute des activités a été observée faisant en sorte que 50.000 personnes se soient retrouvées sans emploi.

Compte tenu de ces données, c’est tout naturellement le milieu urbain qui a été le plus touché en matière de création d’emplois et ce, bien que des secteurs comme les services et l’agriculture demeurent des champions en matière de création d’emploi. Au niveau national, ce milieu a vu déferler 47.000 chômeurs en plus.

En effet, si l’on se réfère aux chiffres fournis par le HCP, parmi les 114.000 nouveaux postes créés entre 2012 et 2013, les services en absorbent le gros lot avec 101.000 emplois. L’agriculture, forêt et pêche ne sont pas moins considérés puisqu’ils ont contribué au bout d’un an à créer 58.000 emplois au niveau national.

Le secteur de l’industrie et de l’artisanat a, quant à lui, employé environ 5.000 personnes durant la même période. Globalement, 26.000 postes ont vu le jour en milieu urbain alors qu’en milieu rural le chiffre s’élève à 88.000. Il en ressort une légère baisse en milieu rural où le taux de chômage est passé de 4 à 3,8%.

Mais on ne peut pas en dire autant pour le milieu urbain puisque le taux qui était de 13,4% en 2012 est passé à 14% une année plus tard. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue une notion qui relativiserait celle du chômage au Maroc. La situation étant contraignante, un nombre non négligeable des actifs trouve refuge dans des emplois où les conditions ne sont pas forcément acceptables.

Dans ce qui est appelé communément sous-emploi, la rémunération est souvent insuffisante ou inadéquate par rapport à la formation ou la qualification reçues. Au Maroc d’aujourd’hui, cette catégories d’emploi absorbe environ 9,2 % des actifs âgés de 15 ans et plus. Ce taux a reculé de 0.02% en milieu rural pour s’établir à 8,4. En milieu urbain cependant, le pourcentage des actifs en sous-emploi a progressé en passant de 9,8 à 10,1%.

A côté de cela, le HCP met l’accent sur l’incapacité du marché d’assumer le nombre grandissant d’année en année des diplômés. Si le taux de chômage des non diplômés n’excède généralement pas les 5%, il reste élevé parmi les diplômés, notamment ceux de niveau supérieur qui constituent 26% des chômeurs.

Recul du taux de chômage chez les femmes

Une hausse de 4,1% en matière de chômage, c’est ce que révèle la dernière enquête du HCP autour de l’emploi au Maroc. Si l’on se réfère à ce document, le nombre des chômeurs est passé de 1.038.000 en 2012 à 1.081.000 en 2013. Ce taux diffère selon le milieu de résidence. De ce fait, il a augmenté de 13,4 à 14% en milieu urbain et a régressé de 4 à 3,8% en milieu rural.
S’appuyant sur les données du HCP, les hausses les plus importantes ont naturellement été enregistrées en milieu urbain parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans et les sans diplôme.

En revanche, dans ces mêmes zones urbaines, le taux de chômage a régressé de 0,2 point parmi les femmes. Concernant le sous-emploi des actifs occupés âgés de 15 ans et plus, son volume s’est accru de 966.000 en 2012 à 978.000 personnes en 2013.
Les personnes exerçant dans le BTP sont les plus touchées par le sous-emploi et ce, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural avec un taux de 16,5%, viennent ensuite celles travaillant dans le secteur de l’agriculture, forêt et pêche.

Jeunes citadines de 15 à 24 ans : 45% sans emploi

80,6% des chômeurs vivent en ville. C’est le chiffre fourni par le HCP dans sa dernière enquête concernant le marché de l’emploi en 2013. Selon cet organisme, 64% de la population active en chômage est constituée de jeunes citadins âgés de 15 à 29 ans. Catégorie ayant aujourd’hui le plus de mal à intégrer le marché d’emploi. Chez les hommes âgés entre 15 et 24 ans, le taux de chômage s’établit à 33,2%. Ce même taux est par ailleurs de 44,9% pour ce qui est des femmes sans activité.

Ceci dit, si le un quart des chômeurs détient un diplôme de niveau supérieur, plus que la moitié des Marocains sans emploi en sont primo-demandeurs. Il est à souligner par ailleurs que mise à part la difficulté de l’employabilité des diplômés, d’autres conditions affectent la situation des personnes en chômage. Le HCP démontre dans ce sens que 26,5% des chômeurs le sont suite à un arrêt de l’activité de l’établissement employeur ou au licenciement. Entre 2012 et 2013, 20,7 % des chômeurs recensés ont suspendu leurs études après obtention d’un diplôme et 14,8% ne disposent d’aucun diplôme.

26% des chômeurs, des diplômés supérieurs !

Des diplômés chômeurs, cela ne choque presque pas dans un pays où l’inadéquation formation-emploi demeure l’un des grands maux de son système éducatif. Aujourd’hui, les diplômés de niveau supérieur constituent 26% du total des chômeurs. En effet, plus de 22% des actifs ayant fait des études à l’université et le 1/4 des techniciens supérieurs se retrouvent sans emploi après obtention de diplômes.

Le taux de chômage chez les diplômés interpelle d’autant plus que 64% d’entre eux sont à la recherche d’emploi depuis plus d’une année. Outre cela, chez ceux ayant acquis un niveau moyen d’études, le taux de chômage s’établit à 15,1%. Ce pourcentage est de 21,4% pour ceux ayant une qualification professionnelle et de pas moins de 22% chez les diplômés de spécialisation professionnelle.

 

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