Mohamed El Hilali, docteur en théologie voit les journées «Initiatives-emploi» d’un œil assez perplexe. Et pour cause, lui et ses confrères n’ont pas eu d’information précise quant aux recommandations que ces Assises prévoient. D’où cette présomption négative qu’elles seront similaires à celles qui avaient été discutées lors des Assises de Marrakech en 1992 et qui avaient abouti à un échec total selon tous les intervenants.
Du coup, il pourrait en être autant pour ces journées «Initiatives- Emploi» et ce, pour diverses raisons suivantes. D’abord, l’élaboration des documents de travail n’a pas fait participer tous les protagonistes. Elle est donc le fruit d’une démarche unilatérale de la commission chargée d’organiser ces journées. Dans le même ordre d’idées, les différentes associations n’ont pas été conviées à participer à ces Assises en tant qu’intervenants.
Dans le cas inverse, soit celui où ils auraient eu l’opportunité de prendre part aux travaux de ces journées, les cadres chômeurs ne manquent pas de propositions. Selon eux, le gouvernement doit d’abord montrer sa bonne foi envers les cadres supérieurs, en souscrivant à ses promesses et engagements. C’est le cas des 935 diplômés de l’Union des cadres supérieurs chômeurs, qui avaient reçu de la part de la Primature, du ministère de l’Intérieur, ainsi que du ministère de l’Emploi, des promesses d’emploi dans la fonction publique et ce avant la fin du premier trimestre 2005.
Or, estime, M. El Hilali, ces Assises vont se dérouler sous l’angle du verrouillage de la fonction publique et des opportunités de travail dans le secteur public. Ce même diplômé estime ensuite qu’il faudrait impulser une véritable dynamique économique à l’échelon national. Comment ? En augmentant le PNB du pays, en sortant de l’économie de la rente, en stoppant la corruption et la dilapidation des deniers publics, en attirant de vrais investissements économiques. «Pour ce faire», dit M. El Hilali, le secteur public doit être mieux qualifié. Et justement, cela passe par l’intégration des cadres supérieurs et leurs compétences dans la fonction publique. En d’autres termes, ces diplômés croient encore et toujours au fonctionnariat, plutôt qu’aux propositions de la commission concernant les initiatives de création de petite entreprise.
Là encore, M. El Hilali n’y va pas de main morte : «L’entreprise marocaine n’est pas vraiment viable, car, de par sa nomenclature, elle est assez particulière. l’entreprise marocaine est : archaïque, le plus souvent familiale et de plus en plus menacée par la concurrence internationale, du fait de la mondialisation. Dès lors, qu’en serait-il d’une petite structure tout juste naissante grâce à des prêts (de 30.000 à 10.000 Dhs) consentis par l’Etat et non pas de grosses subventions. Ceci étant, unions et associations de diplômés chômeurs gardent un espoir, souhaitant que la Commission gouvernementale réussisse dans sa démarche à travers ces assises nationales de l’emploi.