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Les conseillers bâillonnés à la télé

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Jamais sans notre «Ihata» (droit d’informer) ! L’opposition continue de protester contre la décision du chef de gouvernement de supprimer les fameuses mises au point en début de chaque séance hebdomadaire de la Chambre des conseillers.

Ces derniers ont même trouvé un nouveau mode de protestation. A l’occasion de la séance des questions orales du mardi dernier, les membres des groupes parlementaires de l’opposition à la Chambre des conseillers sont apparus tous bâillonnés. Les groupes du PAM (Parti authenticité et modernité), du parti de l’Istiqlal, de l’USFP (Union socialiste des forces populaires), de l’Union constitutionnelle et du Groupe fédéral ont voulu ainsi dénoncer ce qu’ils ont qualifié «d’une tentative du chef de gouvernement de museler l’opposition à la deuxième Chambre».

Prenant la parole, Abdelhakim Benchamach, président du groupe parlementaire du PAM, a sévèrement critiqué ladite décision, décrite comme une atteinte aux prérogatives et compétences de la Chambre des conseillers. «Nous protestons contre la décision insoucieuse du chef de gouvernement interdisant aux Marocains de suivre les interventions des conseillers dans la télévision publique, financée de surcroît par les contribuables.

Nous rappelons qu’il s’agit d’une décision unilatérale du chef de gouvernement sans revenir ou même informer la présidence et le bureau de la deuxième Chambre. Il semble même que les composantes de la majorité gouvernementale n’aient pas été consultées comme l’atteste la réaction courageuse du représentant du PPS», a-t-il fait savoir. Et de poursuivre: «Nous demandons au nom de tous les groupes de l’opposition à ce que la HACA soit saisie, sachant que c’est la seule et unique instance habilitée selon la Constitution à gérer l’accès aux médias audiovisuels publics».

Le président du groupe du PAM a affirmé que l’opposition militera pour l’annulation de la décision du chef de l’Exécutif. Même son de cloche chez Mohamed Ansari, président du groupe parlementaire de l’Istiqlal. «Si la HACA est chargée exclusivement de la gestion de l’accès aux médias audiovisuels, le chef de gouvernement ne peut en aucun cas se substituer à cette instance dans la prise des décisions conformément aux lois et règlements en vigueur», dit-il. La tension entre l’Exécutif et l’opposition commence à sérieusement affecter les travaux du Parlement.

Car au moment où le président de la séance du mardi s’apprêtait à reprendre les travaux, l’opposition a demandé de suspendre la séance car la télévision n’avait toujours pas démarré la retransmission en direct de ladite séance. Celle-ci a été donc levée plusieurs minutes. Le bras de fer n’est pas près de s’arrêter entre l’opposition majoritaire à la deuxième Chambre et le chef de gouvernement.

Reste à savoir quelle sera la décision de la HACA (Haute autorité de communication audiovisuelle) sur la question. Dans tous les cas, la tension risque de s’exacerber encore plus dans les semaines à venir.

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