Il est un fait qui devient de plus en plus grave dans le champ politique marocain puisqu’il suscite des interrogations sur la raison d’être de bon nombre de partis et d’organisations et associations de la société civile. Faut-il encore rappeler que la vie n’accepte ni le vide ni l’immobilisme? Pourtant, il s’agit là de deux phénomènes intrinsèquement liés à l’action de ces appareils sensés contribuer à l’éducation et à l’encadrement des citoyens.
Trois dangers guettent en effet la démocratie marocaine, déjà vulnérable et qui se fragilise à travers le confort de la paresse qui caractérise l’élite dite moderniste et démocratique. Il s’agit du terrorisme, du séparatisme et du corporatisme anti-démocratique qui se dressent contre toute forme de changement socio- politique et économique. Face à la propagation de la contagion terroriste, force est de constater que la réaction de cette élite est loin de répondre aux exigences minimales de la conjoncture. Alors que les forces obscurantistes s’investissent dans le recrutement de nouveaux adhérents et la mobilisation des citoyens déshérités en faveur d’un discours simpliste, rétrograde et trompeur, la « société civile » reste immobile comme si ces incidents qui ont secoué les villes de Fès et Meknès, ne les intéressaient pas ou les intéressaient de loin, dans le meilleur des cas. L’autre problème non moins grave est lié aux dangers qui menacent l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale du Royaume. Faut-il sacrifier l’unité de la Nation sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression ? N’est-ce pas là un usage malhonnête qui renverse les rôles et accorde à la trahison nationale une couverture «démocratique» qui transgresse les lois du pays ? Et que font les partis et associations pour arrêter cette mascarade, alors que de l’autre bout des frontières plusieurs centaines de Marocains sont emprisonnés et des milliers de familles attendent impatiemment de regagner la mère-patrie et couper le cordon ombilical qui les liait aux séparatistes.
Et que dire de ceux qui, au nom de la démocratie, n’ont fait jusque-là que lui porter des coups dans le dos en s’acharnant à vouloir mettre un terme à tout espoir en l’avenir et la démocratie? Où s’arrête la destruction et où commence la critique constructive ?
Dans les rangs du Parti du progrès et du socialisme (PPS), au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que les organes de presse de ce parti ont décidé de répondre aux propos portant préjudice à l’attachement des Marocains à la question du Sahara, véhiculés récemment par certains journaux. Le secrétaire général du parti précité, Ismaïl Alaoui, s’est dit profondément outré par les propos injurieux à l’égard du Maroc, prônés par un certain Tamek qui se proclame en faveur des séparatistes. “Nous avons décidé, dit-il, de consacrer notre éditorial à ce sujet, et j’aurais bien aimé que l’on connaisse ce qui se passe de l’autre côté des frontières”, faisant ainsi allusion aux endurances de ceux qui ont traversé l’enfer des geôles de Tindouf, comme c’est le cas pour le journaliste Mohamed Bahi.
Cependant, il n’a pas manqué de signaler que le dossier du Sahara reste un domaine réservé qui nécessite une sensibilisation totale de la part du peuple marocain.
Une position partagée par Fatéma Belmoudden, membre du Bureau politique de l’USFP, qui nous a annoncé que son parti a décidé de faire de l’année 2004, une année de mobilisation en faveur des populations sahariennes.
Mme Belmoudden a estimé, en outre, que certains partis n’ont pas été assez vigilants et fermes à l’égard de leurs adhérents anti-marocains en ce qui concerne le dossier du Sahara. Pour ce qui est de l’absence de mobilisation et de sensibilisation contre le fléau du terrorisme, M. Alaoui et Mme Belmoudden, estiment, chacun à sa manière, que la mollesse des structures de leur parti pourrait expliquer, en partie, cette affaire.
Pour le PPS, c’est une question de paresse intellectuelle, étant donné que l’appréhension juste du phénomène du terrorisme se doit de tenir compte à la fois de son aspect idéologique lié à l’éducation et à l’encadrement des citoyens, et des dimensions sociales et économiques. Car, précise M. Alaoui, la lutte contre le terrorisme passe également par la lutte contre le chômage et la pauvreté. En revanche, pour Mme Belmoudden, il s’agit d’un problème d’une extrême gravité qui montre que le terrorisme est en train de connaître une phase nouvelle et sans précédent. Une phase qui se distingue par la volonté des forces obscures d’introduire le Maroc dans une zone de turbulence généralisée. Et d’ajouter que le manque de transparence à ce sujet ne sert guère les intérêts du pays. D’où la nécessité de plus de transparence de la part de l’Etat et de mobilisation du côté des partis politiques.