Le Maroc passe un nouveau test électoral. Le quatrième depuis l’intronisation de SM le Roi Mohammed VI. Lors des trois précédentes éditions, le pays s’en était bien sorti. Les scrutins s’étaient déroulés dans des conditions démocratiques et le Royaume a eu droit à des félicitations de la communauté internationale y compris des pays les plus enracinés dans la démocratie comme les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne.
La volonté affichée au plus haut sommet de l’Etat d’avancer à pas sûrs sur la voie de la démocratisation s’est concrétisée à travers les trois précédents tests électoraux. Le pays n’a donc plus rien à prouver.
Toutefois, les élections que le Maroc organise, ce vendredi 19 septembre, constituent un nouveau test, entièrement différent de ceux qui l’ont précédé. Car, même s’il s’agit, uniquement, de quatre circonscriptions électorales, ne présentant aucun enjeu politique et n’ayant aucune retombée sur les équilibres entre la majorité et l’opposition, Marrakech, Tiznit, Safi et Mohammedia constitueront, le jour du scrutin, un laboratoire qui permettra de tester le niveau d’enracinement du principe de la transparence électorale dans le système administratif marocain. L’arrivée dans le paysage politique marocain du parti Authenticité et Modernité (PAM) fondé par Fouad Ali El Himma et d’autres acteurs politiques grâce à une fusion entre cinq petites formations, a suscité des craintes chez la classe politique marocaine. Une réaction qui s’explique par le fait que le fondateur du PAM est un ex-ministre de l’Intérieur et il est l’ami de SM le Roi. Pour la classe politique nationale, «le nouveau venu», comme ils l’appellent, a tous les droits d’exister étant donné que la démocratie garantit à chacun – en dehors des incompatibilités juridiques connues – le droit de créer un parti politique. Mais, la question qui taraude les esprits de tous les démocrates demeure celle de la neutralité de l’Administration. Dans les quatre circonscriptions électorales, des candidats du PAM s’affrontent, ce vendredi, à d’autres aspirants à la députation. La seule préoccupation des observateurs politiques est de savoir si la transition marocaine en sortira consolidée.