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Les exigences d’une économie formelle

La région de l’Oriental dispose de beaucoup d’atouts économiques, touristiques et humains pour ne pas entamer son décollage économique. Longtemps mise dans les oubliettes par les pouvoirs publics, cette région a trop souffert des aléas de la nature, des hommes et de la politique.
Les décideurs ont certainement trop tablé sur l’économie transfrontalière tout en sachant que son aspect informel affecte considérablement le tissu économique organisé de la région. Pourtant aussi bien Oujda, Berkane, Nador, que les autres villes du nord-Est génèrent une capitalisation financière substantielle.
Les cinq provinces constituent en effet une place financière de première importance qui arrive juste derrière celle de Casablanca. Des fonds considérables déposés dans les banques mais qui ne profitent pas à la région faute d’investissements. De ce fait pratiquement tout le flux commercial qui traverse ces provinces provient du trafic des frontières réelles avec l’Algérie et fictives avec la ville spoliée de Melilla. Le flux des marchandises d’un côté comme de l’autre repose sur la contrebande de presque tous les produits. Il est vrai que nos voisins algériens s’approvisionnent de fruits et légumes marocains mais la balance commerciale de la contrebande leur est plutôt favorable. La vente des carburants ajoutée aux marchandises provenant de la contrebande de Mellila taxe énormément les commerçants de la province. Les produits fabriqués localement reviennent à un coût plus cher et sont engloutis par cette concurrence illégale. C’est dire combien l’ouverture des frontières avec nos voisins algériens serait bénéfique pour une économie formelle en déconfiture.
D’autant plus qu’il inciterait les dépositaires de fonds dans les banques à investir dans des secteurs dont les produits seraient vendus sur le marché algérien. Encore faut-il accorder des mesures incitatives aux investisseurs marocains et étrangers pour dépasser cette barrière psychologique de la méfiance et de la défiance. La région dispose beaucoup d’atouts économiques, agricoles et touristiques pour retrouver son dynamisme d’antan. Il suffit du déclic d’une décentralisation rationnelle avec la participation du centre régional d’investissement pour rendre la région attractive. Mais il faut axer tous ces efforts sur une industrie productive et sur une recherche des sociétés internationales qui cherchent à délocaliser leurs activités.
Cette redynamisation de la région de l’Oriental reste toutefois tributaire de la construction d’une infrastructure routière à même de contribuer à son désenclavement. Car outre l’enclavement causé par l’économie informelle de Mellila et de l’Algérie, l’Oriental reste prisonnier de la carence des routes. C’est donc à travers tout une politique de développement intégré que ces provinces pourraient amorcer leur décollage, dans les meilleures conditions.

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