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Les imams marocains de plus en plus impliqués dans la lutte contre le sida

"Nous abordons la prévention contre le sida dans nos prêches et recevons de temps en temps des circulaires du ministère des Affaires islamiques nous incitant à sensibiliser les fidèles", dit à l’AFP Assi Mbarek, imam de la mosquée Ohod au quartier populaire Yacoub El Mansour de Rabat.
"C’est devenu une nécessité, surtout pour les jeunes qui sont les plus exposés", ajoute cet imam en soulignant toutefois que "les prêches ne peuvent toutefois pas aborder ce sujet dans les détails mais doivent insister sur la foi, la morale islamique et la prévention contre les pratiques qui conduisent à la maladie".
"Le sida n’est plus l’affaire du seul médecin, plusieurs opérateurs dont les imams des mosquées peuvent contribuer à la lutte contre la maladie", estime de son côté Mohamed Belkébir, un responsable de la Ligue marocaine de lutte contre les MST (maladies sexuellement transmissibles).
"Formation et implication des imams, est le nom d’un programme que nous préparons avec les ministères de la Santé et des Affaires islamiques et le Fonds mondial de lutte contre le sida le paludisme et la tuberculose", poursuit-il.
L’objectif, selon lui, est d’"initier un premier groupe d’imams qui devraient par la suite en former d’autres".
Contacté par l’AFP, Abdelhaë Ammor, membre du Conseil des oulémas de Fès (centre), souligne les difficultés qu’il y a à aborder la lutte contre le sida de manière "inappropriée".
"A mon avis, il faudrait traiter le sujet de manière indirecte, car à la mosquée, certains exposés détaillés et techniques, avec vidéo et autres supports, pourraient heurter la sensibilité des fidèles", suggère M. Ammor qui souligne "la nécessité d’adapter les prêches à la population locale".
"Les oulémas et les imams ont accès à la population et sont très écoutés", reconnaît pour sa part le professeur Kamal Alami, responsable du programme de l’Onu (Onusida) pour le Maroc. "Nous souhaitons qu’ils transmettent des messages de prévention et oeuvrent à l’amélioration de la prise en charge des malades, conformément aux valeurs de solidarité prônées par l’islam", avance-t-il.
"Des expériences en Ouganda et en Mauritanie ont montré l’importance de l’implication des imams dans la lutte contre la maladie", explique-t-il.
En juillet, le ministère des Habous et des Affaires islamiques a organisé une rencontre avec des imams maghrébins sur la lutte contre le sida, en collaboration avec le Programme de l’ONU pour le développement (PNUD), a rappelé M. Alami. Un guide pratique avait été mis à la disposition des participants, avait indiqué le ministère.
Le Maroc comptait 1.507 malades du sida fin septembre 2004, soit 270 cas de plus que l’année dernière, selon des chiffres du ministère de la Santé.
"Même si l’épidémie n’explose pas, il faut s’inquiéter de l’augmentation du nombre de malades", avait déclaré mardi à l’AFP Hakima Himmich, responsable de l’Association marocaine de lutte contre le sida (ALCS).
Mme Himmich a par ailleurs exprimé son inquiétude sur l’augmentation du pourcentage de Marocaines atteintes de sida, passé de 8% en 1988 à 38% en 2004, dans des propos rapportés par l’agence marocaine Map.
M. Alami estime toutefois que "le système de surveillance sentinelle" du sida au Maroc, avec 24 sites, est "le plus développé dans la région Afrique du nord et Moyen Orient. "95% des porteurs du virus en Afrique ne le savent pas", a-t-il déploré.

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