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Les partenaires sociaux toujours divisés sur les scénarios de réforme

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«La réforme du système de retraite au Maroc est extrêmement pressante et sensible». Les propos émanent du ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail. Pourtant, rien n’indique que la réforme promise aura lieu prochainement. Et pour cause, les tractations entre les différents partenaires sociaux piétinent toujours. La réunion de la commission technique, programmée vendredi dernier afin de concilier les points de vue des différents partenaires avant de présenter le rapport final à la commission nationale chargée de la réforme des retraites, n’a pas eu lieu à cause de l’absence de certains membres en raison des vacances et du Ramadan! Alors qu’aucune date n’a été encore fixée pour tenir la réunion, le débat sur la réforme des caisses de retraite devrait être relancé avec la publication d’une nouvelle étude, une autre de plus. En effet, le HCP (Haut Commissariat au Plan) présentera demain, mercredi, ses conclusions sur la soutenabilité du système de retraite à la lumière de la transition démographique au Maroc. Pour leur part, les membres de la commission technique disent qu’ils n’ont pas été consultés. «Je ne suis même pas au courant de la réalisation de cette étude. Je ne sais pas comment les équipes du HCP ont pu réaliser cette étude mais l’étude reste une bonne initiative qui contribuera à approfondir plus le débat sur la réforme», affirme Mohamed Hakech, membre de la commission technique de la révision des systèmes de retraites. Cette étude est censée apporter des éclairages sur la portée de quelques scénarios de réforme des systèmes de retraite en termes de pérennité financière, d’efficacité économique, de solidarité sociale et générationnelle et de croissance. Mais il serait bien difficile que les experts du HCP proposent des mesures nouvelles ou du moins complétement différentes de ce qui a été déjà recommandé par les anciennes études. Dans les circonstances actuelles, la marge de manœuvre est très limitée pour le gouvernement. Autrement dit, les responsables seront inéluctablement amenés à prendre des décisions très peu populaires comme l’élévation de l’âge de la retraite ou encore l’augmentation des cotisations. Seul bémol, les partenaires sociaux n’ont pas toujours trouvé un terrain d’entente. Sur la question de l’âge de départ à la retraite, il existe une tendance chez les responsables gouvernementaux à ce que l’élévation d’âge soit systématique, alors que les centrales syndicales demandent qu’elle soit facultative pour les fonctionnaires et les salariés. Bref, les partenaires sociaux adoptent des positions beaucoup trop différentes se refilant la patate chaude. Dans ce sens, les syndicats disent que la réforme demande une vraie volonté politique de la part des responsables. «Durant tout le mandat du gouvernement de Abbas El Fassi qui a duré plus de quatre ans, les responsables n’ont pas abordé les questions avec nous. Nous n’avons d’ailleurs tenu aucune réunion pour des raisons qu’on ignore», ajoute M. Hakech. Si le gouvernement sortant n’a pas pris des décisions notables pour réformer les caisses de retraite, le gouvernement actuel est condamné à amorcer le processus. La première décision concernera la CMR (Caisse marocaine des retraites) qui sera dans la zone rouge avant la fin de l’exercice actuel. Nizar Baraka, ministre de l’économie et des finances, a convenu avec les membres du conseil d’administration de la CMR de tenir une session extraordinaire du CA dans les semaines à venir pour discuter des mesures de sauvetage qui seront contenues dans le projet de loi de Finances 2013. Le 13 sera-t-il de bon augure pour les régimes de retraite au Maroc ?

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