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L’informel en chiffres…

Au Maroc comme ailleurs, les réformes économiques menées pour l’ajustement structurel et la construction d’une économie de marché, efficiente et compétitive, n’ont pu empêcher le développement du chômage, des inégalités et de la pauvreté et, partant, le recours de larges couches aux activités informelles en tant que filet social.
Se basant sur le nouveau système de comptabilité nationale (SCN 1993), qui vise une couverture exhaustive du PIB, ainsi que sur les techniques fournies par l’Organisation internationale du travail (OIT) sur les définitions et les classifications du secteur informel, l’enquête menée par la Direction de la statistique en 2000 a permis de délimiter le champ économique de ce secteur en trois composantes. A noter que les résultats de l’enquête en question ont été présentés en mai 2003,
Tout d’abord, il y a l’économie souterraine ou non déclarée pour se soustraire aux contraintes du droit : impôts, charges sociales, droit de travail (horaires, congés payés, SMIG, indemnités…). On notera également les activités familiales non marchandes : travail à domicile, travaux ménagers… Puis, finalement, l’économie illégale : contrebande, stupéfiants, contrefaçon, corruption, blanchiment, trafics d’êtres humains (immigration clandestine, prostitution, travail des enfants, falsification des documents, des devises…).
La première composante se caractérise par la non-inscription à la patente et au registre du commerce, par la non-affiliation à la CNSS et la non-tenue de documents comptables.
L’étude des agrégats nationaux permet de visualiser l’ampleur des activités informelles qui ne cessent de se développer pour atteindre pratiquement toutes les branches de l’économie.
La contribution au PIB se chiffre à 40,5 % soit environ 180 milliards de DH ; le nombre d’unités de « production » dépasse 1.234.000 ; l’emploi assuré est de l’ordre de 2,1 millions de postes, soit presque 20 % de l’emploi national total.
L’ampleur du phénomène constitue une menace, en tant que concurrent déloyal, au secteur structuré et une perte sèche pour les finances publiques (moins-value fiscale pour environ 7,5 milliards de DH) et une perte de parts de marché (40 milliards DH au titre de la contrebande) et donc d’investissements et d’emplois productifs.
Les facteurs qui poussent à s’investir dans le secteur informel relèvent de la perception de l’environnement général. Ces facteurs peuvent être synthétisés en trois grands types de causes : économiques, sociologiques et conjoncturelles ou politiques.
L’essentiel de l’économie informelle s’établit en zones urbaines, c’est ainsi que 73 % de cette économie s’exerce dans les périphéries des villes, répartie comme suit : 12 % au Grand Casablanca, 10 % à Marrakech et Haouz, 9 % à Tanger, Tétouan, 8,5 % à Fès-Saïs, Meknès, Tafilelt, 8 % dans le Souss et 7,5 % à Rabat-Salé. Sur le plan sectoriel, le secteur informel se caractérise par une concentration dans le commerce. Ainsi, la part des activités informelles établies dans ce secteur s’élève à 50 %, suivi par l’artisanat (20 %), les services dont notamment le transport et la réparation (18 %), la construction (5 %).

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