"Nous exhortons les Marocains et les Algériens à enterrer leurs différences et à oeuvrer en vue d’une solution de la question du Sahara", a déclaré M. Kim Howells, ministre au Foreign Office chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord.
Le responsable britannique, qui s’exprimait lors d’un point de presse à Londres, a observé que "plusieurs conflits dans le monde ont enregistré un progrès (vers le règlement) à travers des concessions, une diplomatie intelligente ou la consultation de la volonté populaire".
"J’estime qu’il est temps que toutes les parties travaillent intensément avec Kofi Annan pour trouver une solution à ce problème qui a trop duré", a-t-il dit, soulignant que la Grande-Bretagne est "très intéressée par une telle solution".
"J’ai entendu des Marocains et des Algériens dire combien ils sont préoccupés du fait que quand la paix sera rétablie en Irak, des insurgés tenteraient de trouver le chemin vers la région du Sahel d’où ils essayeraient de s’infiltrer en Europe et dans d’autres régions du monde", a-t-il dit, insistant: "Ils (les Marocains et les Algériens) sont très très préoccupés par une telle éventualité".
M. Howells a, d’autre part, relevé que le règlement de la question du Sahara "aura un grand impact sur les économies marocaine et algérienne".
"Si les deux pays parviennent à rouvrir leurs frontières, leur PIB par tête pourrait augmenter d’une manière très significative", a-t-il affirmé.
On rappelle que le Maroc n’a cessé d’appeler à la réouverture des frontières alors que l’Algérie, par la voix de plusieurs responsables, continue d’affirmer qu’une telle perspective n’est pas à l’ordre du jour liant toute éventuelle initiative en ce sens au règlement de la question du Sahara.
Concernant le projet de large autonomie proposé par le Maroc pour les provinces du sud dans le cadre de sa souveraineté, le responsable britannique a noté en particulier que "les Marocains ont une idée sur la meilleure façon d’avancer vers une solution", alors que "les Algériens, à travers le polisario, voient les choses d’une manière différente".
"Le problème semble être enveloppé dans plusieurs paramètres inconnus", a-t-il fait remarquer, indiquant notamment n’avoir "aucune idée concernant le nombre exact des personnes vivant dans les camps de Tindouf".
En tout cas, a-t-il conclu, "le règlement de la question du Sahara nécessitera d’intenses négociations qui doivent avoir lieu sous l’égide de l’ONU".