Le ministère de la santé vient d’adresser aux pharmaciens, industriels pharmaceutiques et grossistes trois projets de guides relatifs aux bonnes pratiques officinales, de fabrication et de distribution. L’objectif d’une telle initiative étant de promouvoir la santé des citoyens par une amélioration de l’exercice de la profession de pharmacien mais également de garantir la qualité du médicament depuis sa fabrication jusqu’à sa dispensation. Ces guides rappellent de manière plus détaillée les principes fondamentaux qui doivent être respectés par les professionnels du secteur. Détention et stockage des produits pharmaceutiques, gestion des officines, hygiène du personnel, gestion de la qualité, approvisionnement, rappel ou retrait des médicaments, contrôle de la qualité des médicaments… figurent parmi les points mentionnés dans ces guides.
Pour les pharmaciens, il s’agit d’outils indispensables destinés à améliorer leurs conditions de travail. «Ces guides ne peuvent être qu’une bonne chose pour les professionnels. Ils permettront d’assurer une meilleure qualité de travail et de valoriser l’acte pharmaceutique», affirme Mounir Tadlaoui, secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM). Le projet de guide des bonnes pratiques officinales fera prochainement l’objet d’un débat au sein du conseil fédéral de la FNSPM. «Nous allons débattre de ce projet pour examiner de très près les amendements qui peuvent y être apportés. Nous espérons qu’il n’y aura pas d’obstacle de la part des pharmaciens pour appliquer les mesures de ce guide», indique M. Tadlaoui. Pour Ali Sedrati, président d’honneur de l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique, ces guides ne viennent que confirmer les dispositions qui existent déjà dans la réglementation. Toutefois, ce dernier reconnaît qu’ils constituent un «plus» à côté des textes de loi qui ne sont pas assez détailés. «Ces guides apportent davantage de précisions pour assurer la qualité du médicament et constituent une «base» pour les nouveaux pharmaciens», déclare M. Sedrati. Il n’est pas inutile de relever que ces guides n’ont pas de force juridique. Et par conséquent, les professionnels qui ne respecteront pas ces bonnes pratiques ne seront pas sanctionnés comme le souligne M. Sedrati «L’administration a établi ces guides pour aider et non pas pour sanctionner les professionnels du secteur. Nous disposons déjà d’une législation très stricte en la matière». Le président d’honneur de l’AMIP ne manque pas de rappeler que la fabrication des médicaments au Maroc s’est développée en respectant les normes de bonnes pratiques de fabrication européenne, ce qui a permis au Royaume de disposer d’une industrie pharmaceutique performante.
«Dès 1987, le Maroc a adopté les normes européennes en matière de fabrication des médicaments», précise-t-il.n