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Louardi veut sauver le Ramed

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A côtoyer les bénéficiaires du Ramed, ils ne peuvent s’empêcher de parler des entraves à ce régime. Le ministre de la santé, Lhoussaine Louardi, a, à son tour, reconnu ces «dysfonctionnements» mercredi à Rabat à l’issue des conseils d’administration de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) et du Régime d’assistance médicale (RAMED).

Des troubles occasionnés par le manque de moyens matériels et financiers. Selon une étude actuarielle mise à jour en 2013, la consommation annuelle moyenne est d’environ 650 DH/personne bénéficiaire du Ramed, soit une augmentation de 90% par rapport à 2006 (343 DH/personne).

De plus, les dépenses du Ramed, dont bénéficient 6 millions de personnes, ont atteint, à fin février 2013, 1,065 milliard de dirhams, dont 31% pour prendre en charge les affections de longue durée et des affections longues et coûteuses.

Pour rappel, le financement du Ramed a été estimé au démarrage à 3 milliards de dirhams dont 75% à la charge de l’État, 19% à la charge des personnes en situation de vulnérabilité qui contribuent au financement du Régime à raison de 120,00 DH/personne chaque année et 6% à la charge des collectivités territoriales qui contribuent annuellement par 40 DH/personne en situation de pauvreté.

Outre le manque de moyens, le Ramed connaît une insuffisance dans la gouvernance, puisque le financement, la gestion et le contrôle ne sont pas confiés à une seule entité.

C’est pourquoi Jilali Hazim, directeur de l’ANAM, a proposé, lors de son conseil d’administration, «la création d’un organisme de gestion du Ramed». Lui, qui a salué l’initiative de Louardi destinée à baisser les prix, a estimé qu’il existe des solutions pour lesdits dysfonctionnements qui ne sont pas chroniques.

A cet effet, le conseil d’administration de l’agence a approuvé une feuille de route consacrée à la couverture médicale afin que le Ramed et l’AMO soient organisés de la même manière. Etalée sur 5 ans, cette stratégie s’articule autour de six axes.

Elle porte ainsi sur l’accompagnement des réformes du secteur de la santé (financement, prévention et politique du médicament), voire l’élargissement de la couverture médicale de base en l’étendant aux indépendants, aux professions libérales, aux ascendants et aux étudiants.

Comme elle est consacrée à la consolidation de la mission de l’agence en matière de contrôle, de gestion et de maîtrise des dépenses, étant donné que celles-ci progressent actuellement de 17% contre 10 % seulement pour les recettes. La feuille de route prévoit également l’harmonisation des régimes de santé et leur regroupement pour garantir l’égalité d’accès aux soins, ainsi que la révision de l’arsenal juridique.

Par ailleurs, le ministre de la santé a  indiqué que des mesures légales ont été prises contre 220.000 bénéficiaires du Ramed, et déjà titulaires de la carte de l’AMO. Dans ce sens, il a souligné que la carte permettant de bénéficier des prestations du Ramed ne sera délivrée qu’après s’être assuré que le candidat n’est affilié à aucun autre régime de couverture.

Il a également précisé que son département veillera à instaurer l’harmonie et la complémentarité entre le Ramed et l’AMO. Pour rappel, la population bénéficiaire de l’AMO s’est chiffrée, en 2012, à 7,6 millions. Cette année a été marquée par une reprise à un rythme exceptionnel de  13%. Par contre l’année 2011 a marqué un pic de relâchement des immatriculations à 1,7% seulement contre 4,3% une année auparavant.

AMO : Plus de 7,6 millions de bénéficiaires

La population immatriculée à l’AMO a évolué de manière significative en 2012 avec plus de 13% pour atteindre 7.632.419. Entre 2009 et 2011, cette population a évolué en moyenne annuelle de 3% en passant de 6.370.769 à 6.757.174.

L’ANAM note que l’année 2011 a été marquée par un pic de relâchement des immatriculations à 1,7% contre 4,3% une année auparavant. A ce sujet, il faut noter que le relâchement de 2011 est imputé à la baisse des titulaires de pension (-2,9%).

Ce qui signifie que la part de ceux qui sont sortis du système «de couverture» est plus importante que ceux fraîchement couverts par l’AMO, ce qui appelle une analyse supplémentaire à l’intérieur de cette population. Les taux d’évolution diffèrent entre public et privé.

Dans le secteur public, la population immatriculée a augmenté en moyenne de +1,7% entre 2009 et 2011 passant de 2.628.882 à 2.719.722 puis s’est élevée de +8,1% en 2012 atteignant ainsi 2.940 071. Pour ce qui est du privé, celle-ci est passée de 3.741.884 en 2009 à 4.037.452 en 2011, soit un taux d’évolution annuel moyen de +3,9%. En 2012, elle a atteint 4.692.348 enregistrant ainsi une hausse de +16,2% par rapport à 2011.

8,1 milliards DH de cotisations en 2012

Le total des cotisations et contributions dues à l’ensemble des assurés AMO au titre de l’année 2012 a atteint 8,11 milliards DH dont 54% provenant du secteur public. Ce chiffre était de 4,68 milliards DH en 2006, dont 64,1% propre au secteur public.

Ainsi, il a connu une croissance annuelle moyenne de +9,6% pendant ces six années. Cette évolution annuelle moyenne est beaucoup plus importante au niveau du secteur privé puisqu’elle est de +14,5% contre une croissance +6,3% dans le secteur public.

Les cotisations et contributions dues aux salariés actifs représentent près de 91% de l’ensemble des cotisations et contributions dues au titre de l’année 2012 et ont enregistré une hausse de +9,5% par rapport à l’exercice 2011. Ce chiffre a connu une croissance plus prononcée au secteur privé avec +12% contre une hausse de +7,3% au secteur public.

28% des dépenses ALD relatives à l’insuffisance rénale

L’ANAM constate que 50% des dépenses de l’AMO sont consacrés au traitement d’ALD de 3% seulement des bénéficiaires. «Le fait que 97% des bénéficiaires paient pour 3% la moitié de ce qui est dépensé par le système a de quoi nourrir l’image négative d’inéquité absolue du système, non pas auprès des populations assurées actuelles mais auprès de celles qu’il essaie de séduire (les autres 16 millions de Marocains)», déplore l’ANAM.

Dans son rapport annuel, l’ANAM relève que 28% des dépenses ALD sont relatives à l’insuffisance rénale critique terminale, 20% sont relatives aux tumeurs malignes, 12% relatives à l’HTA et 12% realtives au diabète insulinodépendant et diabète non insulinodépendant.

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