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L’UNTM, un phénix ressuscité par les islamistes

L’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) est un syndicat créé en 1973 par le Dr. Abdelkrim El Khatib. A l’époque, il s’est présenté comme étant une « alternative essentiellement sur le plan du référentiel et des valeurs ». Il faut entendre par cela une nette connotation islamiste. Le 1er congrès de l’UNTM a été organisé trois ans plus tard en 1976 à Rabat. Plusieurs secteurs y étaient représentés. Toutefois, les premiers jours de l’UNTM n’étaient pas des plus reluisants. Puisque ce syndicat n’a pas réussi à décoller pour sombrer, par la suite, dans un immobilisme total. En 1992, l’arrivée des islamistes d’Al Islah wa Tajdid a sorti l’UNTM de son hibernation. En fait, cette entrée fait suite à une réunion d’évaluation faite par les membres d’Al Islah wa Tajdid, affiliés par ailleurs dans plusieurs centrales syndicales. Ayant constaté qu’ils étaient considérés comme de la chair à canon par les syndicats classiques, ils décidèrent donc de rejoindre l’UNTM pour y occuper une place de choix. Effectivement, ce nomadisme leur a permis de participer aux élections paritaires et d’occuper la quatrième place (sur le plan du nombre de voix), alors que l’UNTM, sans eux, caracolait toujours en bas du tableau.
Le premier secteur sur lequel l’UNTM a mis tout son poids a été celui de l’enseignement. Ils y étaient, certes, présents en masse, mais ils souffraient du manque d’organisation. Avec l’UNTM, ils ont réussi une percée remarquable. La stratégie de l’UNTM post-1992 a été de se consacrer à un secteur à la fois. Ne pas se disperser et surtout éviter de s’aventurer dans des secteurs « risqués » est devenu le maître-mot de l’UNTM. Et son principe sacro-saint peut se résumer en une phrase: « Sensibiliser avant de mobiliser ».
En 1997, ils réussirent à décrocher un siège au Parlement, occupé par le conseiller, Jamaâ Moatassim. Ceci sans compter les nombreux sièges qu’ils occupent dans les Commissions paritaires. Même s’il occupe toujours la quatrième place, l’UNTM grignote année après année des voix et réduit sensiblement les écarts qui le sépare des centrales classiques.
Après les élections professionnelles de 2002, le syndicat du PJD a renoué encore une fois avec les succès. Aujourd’hui, l’UNTM est fortement représentée dans le secteur de la santé, dans les ports, chez les cheminots, dans l’agriculture, dans les finances et dans les collectivités locales. L’UNTM siège dans le Conseil supérieur de la Fonction publique. Et elle a réussi à s’imposer dans le processus de dialogue social. La cerise sur le gâteau : l’UNTM est en passe d’investir le secteur privé, notamment le transport.

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