Le bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires est en séance ouverte. Depuis la proclamation des résultats des Législatives du 27 septembre. Plus particulièrement depuis la désignation, par S.M. le Roi, de Driss Jettou à la Primature.
Demain jeudi, à 14H 30 à Rabat, les membres du CC, tout un aréopage (quelque trois cents membres) auront, selon un dirigeant USFP de premier plan, la lourde tâche de «compléter les éléments de la nouvelle donne politique», à la lumière des multiples contacts avec le nouveau Premier ministre, et d’apporter les réponses aux interrogations du Parti sur une question vitale.
L’élite politique de l’USFP semble toujours «sous l’effet de choc» produit par l’arrivée d’un non partisan à la Primature, ou, plus exactement, du non choix d’un membre de l’USFP pour former un gouvernement. Mais fini le temps des émotions. Le rationnel doit reprendre toute sa place. L’écrasante majorité de cette instance dé libératrice serait acquise à la cause, en dépit de «quelques» cris d’orgueil. Et, mis à part la position de principe sur sa participation au futur Exécutif, l’USFP, qui «ne dit pas non» à l’instar de tous les autres partis, entend avoir des assurances sur les conditions et les moyens de sa participation. La participation semble acquise, sans le moindre doute, même si «l’on ne veut pas anticiper sur le verdict de l’instance décisionnelle», estime un membre influent du Bureau politique. Mais certains de ses dirigeants mettent en avant la question du programme et des partis amenés à l’exécuter. Il y a l’accord préalable et les «conditions de la participation». «Ce sont des problèmes dissociés». Ils insistent sur la «poursuite des réformes» et du programme électoral de l’USFP «défendu devant la population».
Le même membre du Bureau politique de l’USFP estime que les choses ne s’arrêtent pas là. Il y a «des valeurs essentielles de l’Etat» à ancrer davantage. La question de la modernisation du pays, dans tous ses volets, prend une dimension particulière. On ne peut «revenir en arrière», sinon le respect des valeurs démocratiques représente «un sérieux problème pour l’avenir».
S’agissant de l’élection du président du Parlement, les jeux de la logique et du «fonctionnement de la démocratie» semblent l’emporter. Des dirigeants de partis politiques croient savoir que la question est déjà tranchée par M. Jettou. Le perchoir revient «de droit» à l’USFP. Peu importe le nom, mais c’est Abdelouahed Radi qui serait reconduit. Mais, estiment ces mêmes sources, «rien ne semble acquis, surtout que, face à «l’activisme de l’Istiqlal», les partis de la mouvance de la Haraka feraient du zèle et ne seraient pas «prêt à se plier à la logique» de M. Jettou. Mais la nature de cette mouvance n’échappe à personne. Il suffit de la sommer pour qu’elle se mette dans les rangs, commente un autre dirigeant politique.
En tout cas, la plupart des observateurs et acteurs politiques estiment qu’il n’y a pas de feu dans la baraque et que la précipitation n’est pas de mise. Le Parlement ne pourrait se réunir que la semaine prochaine (mardi ou mercredi) pour la mise en place de ses structures.
Aussi si le problème du perchoir est réglé, tout le reste rentrera dans l’ordre.
Le PI pourra ainsi reprendre sa place aux côtés de son «frère-ennemi», mais livrera la bataille des postes ministériels, au nom de la légère différence de son score électoral (aujourd’hui, il comptabilise 5 députés de plus) avec celui de la formation du Premier ministre sortant.