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Maroc : Etat et agriculteurs y trouveront leur compte

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Plusieurs fois remise sur le métier pour cause de non-convergence d’agenda, la présentation du Programme national de promotion du pompage solaire dans les projets d’économie d’eau en irrigation a finalement eu lieu, lundi, à Rabat au cours d’une conférence de presse donnée conjointement par le ministre de l’énergie, des mines, de l’environnement et de l’eau, et celui de l’agriculture et de la pêche maritime.

Les avantages du solaire dans la petite irrigation sont aussi substantiels que nombreux, ont expliqué les deux ministres, qui ont notamment cité le rapide retour sur investissement inhérent au projet, ses retombées économiques sur les comptes d’exploitation, sa propension à générer de l’emploi et sa contribution à la sauvegarde de l’environnement. En fait, ont-ils laissé entendre, la somme des bénéfices qu’on peut tirer de l’utilisation de la pompe solaire pour amener l’eau d’irrigation est telle que le programme de la généralisation de son usage est un exemple de la convergence sectorielle que le gouvernement tient pour élément essentiel de l’efficacité de gestion et de gouvernance.

Fouad Douiri a estimé que c’est cette convergence qui a conduit le gouvernement, l’Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ADEREE) et le Crédit Agricole du Maroc (CAM) à coordonner leurs efforts «dans la confluence et la recherche de synergies communes entre la stratégie du Plan Maroc Vert et la Stratégie nationale énergétique au moyen de la promotion du pompage solaire dans les projets d’économie d’eau en irrigation».

A l’heure où le triptyque eau-énergie-alimentation interpelle le monde entier, l’irrigation au solaire offre une solution globale du fait qu’elle est en phase avec le PMV et avec le programme d’économie d’énergie, a-t-il déclaré. Il a ajouté que le coût global du programme est estimé à 400 millions de dirhams, et que portant sur un maximum d’aides à l’acquisition de kits de pompage au profit des exploitations de moins de 5 ha, il est extensible à de plus grandes unités sans que la somme puisse dépasser les 75.000 DH.

Le ministre qui a rappelé les grandes étapes franchies par la politique nationale de l’eau et a souhaité qu’en continuation de l’objectif du million d’hectares réalisé par le Maroc de Hassan II, celui de Mohammed VI  qui s’enorgueillit d’un million et demi d’hectares en irrigué- en réalise un million au moyen de l’énergie solaire. Pour le ministre de l’énergie, des mines, de l’environnement et de l’eau, cet objectif est d’autant plus réalisable que le programme du pompage au solaire est un deal gagnant-gagnant et que si l’Etat y est assuré d’un retour sur investissement dans les 5 ans, il permettra également de diminuer le recours au gaz butane subventionné à grands frais et engendrera une floraison de métiers de maintenance et d’emplois annexes.

Le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime a considéré pour sa part que le projet d’irrigation par le biais du solaire «va non seulement changer la vie de l’agriculture, mais va changer la vie tout court». Le pompage au solaire résume la plupart des principes d’action portés par le Plan Maroc Vert et l’agriculture solidaire et, en outre, est susceptible d’améliorer le rendu des facteurs de production tels que le foncier, ou même le marché.

Il a estimé que les perspectives offertes au solaire agricole  sont à l’image de l’effort à consentir pour desserrer le carcan des importations d’hydrocarbures et pour s’inscrire dans le plan d’extension de l’irrigué qui prévoit de porter les 330.000 hectares réalisés aujourd’hui à 550.000 dans 7 ans. Le ministre qui a dit souhaiter que le programme du solaire devienne opérationnel avant la fin de l’année a fait état de plusieurs projets novateurs sur le plan de l’irrigation et des méthodes d’exploitation.

Il a cité l’exemple de l’oliveraie de Tafraout et annoncé le lancement d’un  nouveau grand projet dans l’Oriental. Aziz Akhannouch qui a jugé que le Partenariat entre le public et le privé (PPP) est essentiel au programme d’irrigation au solaire, a qualifié ce dernier d’ossature de la stratégie pour un développement durable. En réponse à une question d’ALM, il a précisé que le coût du programme national d’irrigation  est estimé à 37 milliards de dirhams et que les actions de rationalisation de la consommation d’eau permettent d’épargner 1,4 milliard de mètres cubes annuellement. En fait, a-t-il ajouté, cette économie se situe en moyenne entre 3.000 et 5.000 mètres cubes à l’hectare.

L’Agence pour le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique a considéré pour sa part qu’autant les potentialités du Maroc que les prix croissants de l’énergie imposent de chercher des substituts aux hydrocarbures. Les termes de l’hypothèse sont clairs, a laissé entendre le directeur général de l’agence : l’agriculture consomme 13% de l’énergie produite, et pour la première fois, la facture énergétique a franchi le cap des 100 milliards de dirhams en se situant à 104 milliards en 2012. Comme par ailleurs l’ensoleillement est en moyenne de 3.000 heures par an sur quasiment l’ensemble du territoire national et que chaque mètre carré y reçoit l’équivalent de 5 Kwh par jour… le chemin est tout tracé pour trouver solution au problème de l’énergie.

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